Quel plaisir que de se plonger dans ce polar scandinave, il faut dire que celui-ci est particulièrement réussi et c’est un coup de cœur. Tordu, pervers et violent juste ce qu’il faut, tout cela écrit par une plume froide concise, sans fioriture ni effet de style. Apprêtez vous à être bouleversé par la qualité du scénario proposé, une lecture rapide malgré ses 640 pages qui défilent à vitesse grand V grâce à des chapitres courts et intenses alliés à une profondeur des personnages qui n’est pas démentie par l’action toujours présente. Ne vous laissez pas impressionner par ce pavé, il est complètement digeste, rien qu’en lisant le prologue, j’avais déjà la chair de poule.
J’ai beaucoup aimé le duo d’enquêteurs formés presque par hasard. Naia Thullin, une jeune mère célibataire, ambitieuse qui souhaite quitter les homicides pour intégrer le centre National de Cybercriminalité et Hess qui semble pas mal cabossé par la vie et est obligé de prendre une « pause » d’Europol en venant travailler aux homicides. Ils finissent par former une équipe dynamique, même si ce n’était pas gagné au début. Rosa Hartung est ministre des Affaires Sociales, elle semble avoir surmontée la perte de sa fille de 12 ans un an plus tôt, elle reprend le travail au moment même où un premier corps de femme amputée est retrouvée avec un bonhomme « marron » à ses côtés. L’histoire commence par ce cas intriguant sur un rythme soutenu car ce n’est que le début, un second corps est retrouvé présentant le même mode opératoire et l’enfer peut commencer… Ce thriller est particulièrement sombre et pas mal effrayant. A aucun moment je n’ai pu comprendre où voulait nous emmener l’auteur et le tueur est resté un mystère jusqu’au final. Mon cœur s’est fendu lorsque j’ai compris pourquoi le tueur faisait de qu’il faisait. On évolue dans un cadre glaçant avec des personnages captivants, on assiste à des scènes de crime terribles avec en arrière plan une histoire déchirante. Sans oublier le côté graphique de l’écriture de Soren Sveistrup qui a le talent de mettre en lumière une scène de crime de telle façon qu’elle s’imprime sur nos rétines. La couverture m’a beaucoup plu, avec ce beau relief d’impression et je suis revenue bien souvent regarder ce petit bonhomme fabriqué avec deux marrons et des allumettes. Bonne lecture.