Si tu pensais que les romans sur le traumatisme et la violence étaient toujours écrits avec une gravité pesante, Oh… de Philippe Djian est là pour te prouver qu’on peut aussi en parler avec un cynisme froid qui te laisse perplexe.
L’histoire ? Michèle, une femme apparemment inébranlable, se fait agresser chez elle… et réagit avec un détachement déconcertant. Pas de crise de larmes, pas de quête de justice immédiate, juste une espèce d’indifférence teintée de malaise, comme si rien ne pouvait vraiment la secouer. Sauf qu’au fil des pages, on découvre que cette façade cache un bordel intérieur bien plus complexe.
Djian, fidèle à lui-même, écrit avec une prose sèche, percutante, sans fioritures. C’est brut, direct, parfois brutal. Il ne cherche ni à rendre son héroïne sympathique, ni à justifier ses réactions, il la balance comme elle est, avec ses contradictions, ses provocations et son apparent manque d’émotions.
Le problème ? On ne sait pas trop quoi ressentir. L’histoire est fascinante mais distante, la psychologie des personnages est travaillée mais parfois frustrante, et on finit par osciller entre l’iration pour cette liberté de ton et un sentiment d’inconfort qui ne nous lâche pas. Le roman flirte avec le subversif, sans toujours savoir s’il veut déranger intelligemment ou juste provoquer gratuitement.
Bref, Oh…, c’est un livre troublant, froid et dérangeant, une lecture qui te laisse à la fois captivé et frustré, et un récit qui ne cherche pas à plaire… mais qui laisse une empreinte étrange. À lire si tu aimes les héroïnes indéchiffrables et les récits où le malaise est un personnage à part entière.