Got milk ?

Par malheur, un matin, sur la table du petit-déjeuner, c'est le drame : il n'y a plus de lait. S'il n'en manquait que pour les céréales de enfants, on pourrait encore faire sans, mais pas de lait dans le thé du papa, ça, c'est impensable ! Voici donc ledit papa en route pour l'épicerie salvatrice. Après ce qui semble des heures – que dis-je, des siècles ! – il est enfin de retour. Ses enfants lui demandent ce qui l'a tant retardé, c'est alors qu'il leur raconte la plus absurde des aventures...


Par bonheur, Neil Gaiman est le roi du loufoque, du fantastique un peu déjanté sur les bords, si bien qu'il n'est pas étonnant de croiser un dinosaure inventeur au détour d'un saut dans l'espace temps. Pas étonnant, mais toujours jubilatoire. Et par bonheur, le lait était bien dissimulé dans la veste du papa. Celui-ci invente son épopée au fur et à mesure du récit, empruntant aux objets qui l'entourent pour nourrir son histoire, ajoutant même des détails – et des poneys – à la demande. Le mélange est explosif et réussi. Sans réfléchir, on se laisse emporter au gré des rebondissements, tous plus extraordinaires les uns que les autres, qui ponctuent l'aventure. Et la preuve que cette histoire est réelle ? C'est que le lait est là, ce matin, sur la table du petit-déjeuner, bien sûr !


Par bonheur, c'est un roman illustré ; car on ne peut décemment pas parler de ce livre sans mentionner l'illustration, toute aussi importante que le texte. Le nom de Boulet m'était déjà familier quand j'ai ouvert le livre bien sûr, mais son travail ici donne encore plus de vie au texte. J'aurais adoré une version album avec couverture cartonnée ! Et j'ai eu le bonheur de voir mon exemplaire dédicacé par Boulet justement, à l'occasion du salon jeunesse de Montreuil début décembre 2015. Par bonheur, j'ai eu droit à un dinosaure, car "il n'y a rien d'aussi beau dans toute la création que de dinosaures qui chantent en harmonie".
Plus connu dans l'univers de la bande-dessinée qu'en littérature jeunesse, Boulet nous montre ici qu'il a plus d'une corde à son arc, et apporte une touche de folie supplémentaire à cette œuvre déjà peu ordinaire. Il donne vie à la galerie de personnages qui peuplent le récit, et aux scènes insensées que l'on aurait peut-être eu du mal à imaginer sans lui.


Une belle collaboration pour un petit-déjeuner qui ne s'est jamais autant mérité !

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le 22 janv. 2016

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