J'avais tenté de lire la République l'an dernier ou il y a deux ans, je ne sais plus et j'ai dû lire un tiers avant de commencer un autre bouquin et de le laisser, comme je le fais souvent, en plan... Mais là Phèdre, pensant de prime abord qu'il était question de la même Phèdre que chez Racine... m'intriguait... Il m'intriguait car j'avais ouï dire que Platon y fustigeait l'écriture et que c'était pour ça que c'était un texte que l'on "oubliait" un peu volontairement car il ne correspondait pas à notre paradigme...
Et je suis scandalisé... Je comprends en lisant Phèdre tout ce que pouvait reprocher Nietzsche à Platon, cette morale... et je crois que je n'aime pas forcément le principe du dialogue socratique, car je trouve Socrate justement bien trop arrogant... Il est là, il fait semblant d'épo la thèse, en la parodiant limite... histoire de pousser Phèdre à la faute... Je m'attendais à des choses moins basses de la sa part. Enfin... C'est surtout les délires sur l'âme qui ne me reviennent pas non plus... Je sais pas, lorsque Pascal dit des choses avec lesquelles je suis en désaccord complet, je prends note, je les intériorise, je les réfléchis, là j'ai juste envie de les baffer ces deux péquenots qui discutent de l'amour...
La partie sur la rhétorique est plus intéressante, notamment parce que je suis d'accord avec le fait que l'écriture fait croire aux gens qu'ils savent parce qu'ils l'ont lu et je dirai que c'est sans doute la première chose, la première étape vers la crise de l'autorité... Donc, c'est très bien si les faibles ne savent ni lire ni écrire et s'ils doivent suivre la pensée de quelqu'un... Au moins ils ne commettront pas l'erreur de croire qu'ils pensent pas eux-même... Cependant, je ne me sens pas concerné par cette attaque contre l'écriture.
Je vais sans doute lire le banquet de Platon que j'ai dans le même bouquin... en espérant être un peu plus touché... Mais là, et c'est la première fois que ça m'arrive en lisant de la philo, j'ai été affligé par ce que je lisais. Du coup Phèdre est un dialogue, qui est sans doute très bien pour les faibles, ceux qui ont besoin d'une morale, qui veulent croire en l'âme, etc. Mais pas pour moi.