Plume par L’archifou

Ces deux recueils nous offrent un aperçu du style de Michaux : entre la poésie et le conte, l’œuvre de Michaux semble difficile à appréhender. Ponctuée d’un humour absurde, parfois très noir, il n’est pas difficile d’y voir l’inspiration venue de Lautréamont.

Plume, d’abord, narre les péripéties d’un personnage parfaitement absurde, au sens camusien du terme : sa vie semble lui glisser dessus, et rien ne l’affecte particulièrement. Ses péripéties, elles aussi, semblent manquer de sens : les gens perdent leur tête, tantôt il se retrouve dans le lit d’une reine, la fortune lui apporte des aventures tout à fait imprévisibles, ce qui rend son histoire déroutante. Le recueil se poursuit avec deux pièces de théâtre, elles aussi ponctuées d’un humour assez sombre. Si le début parait ennuyeux, ne vous arrêtez pas pour autant, car c’est à la fin que les pièces prennent tout leur sens et révèlent un contenu réellement profond.

Pour ce qui est de Lointain intérieur, il fait apparaitre Michaux comme un poète de son temps, avec une écriture rappelant celle des surréalistes. Différents modes d’écriture sont expérimentés, avec parfois des jeux sur les sonorités effaçant complètement la syntaxe et le sens des phrases, comme on le retrouve souvent au XXe. Ce recueil ne se lit pas une seule fois, au risque de er à côté de ce qui est dit, il se lit à différentes périodes de la vie, afin de le comprendre toujours un peu mieux.