Mon deuxième Gaudé après Le Soleil des Scorta et je l'ai même préféré avec son souffle incroyable, fascinant comme ces dernières heures de "l'Empire d'Alexandre", qui ne tenait que par la seule force de sa présence.
Un monde qui s'écroule brusquement avec un mort qui "le prive de Soleil" (pour citer un bout de Plutarque) et un livre qui résonne encore longtemps en moi avec sa polyphonie qui nous entraîne d'un bout à l'autre de cet "Empire", en mélangeant, les temporalités. Une vraie perle pour moi qui suit ionnée par ce personnage! Le Conquérant dans toute sa grandeur et dans toute la tragédie de ses derniers instants qui vont faire voler en éclats le plus grand Empire de l'Antiquité (avant celui des Romains) et ses conséquences: la lutte des diadoques qui veulent s'accaparer pour eux cet héritage, la clairvoyance de Ptolémée Ier qui se garde l'Egypte (qui rentre forcément en résonnance a des siècles de distance avec la volonté de sa dernière descendante ayant régné sur le pays - Cléopâtre - de reconstituer cet Empire perdu).
Et on ce qu'il manque dans les sources qu'il nous restent un point de vue "perse" avec Drypétis, la fille de Darius, largement reconstitué. Tout cela nous donne un mélange réussi d'épopée, de tragédie avec la mort annoncée du Conquérant et presque d'ouvrage historique. En tous les cas, une œuvre visionnaire et presque au bord du fantastique et de l'onirisme. Sublimes mélanges et réconciliation de genres.