Sans famille
7.4
Sans famille

livre de Hector Malot (1878)

Sans famille par Gwen21

Coup de cœur d'autant plus fort qu'il est inattendu !


En débutant la lecture de "Sans famille" d'Hector Malot, je ne pensais que combler une lacune dans ma connaissance des classiques du XIXème siècle chers à mon cœur ; je m'attendais à un roman jeunesse touchant et assez facile, mais certainement pas à une oeuvre d'une telle profondeur. J'ai été littéralement envoûtée par Rémi, le narrateur, l'enfant trouvé, l'orphelin ; un héritier dont Oliver Twist n'aurait pas eu à rougir, loin de là. D'ailleurs Charles Dickens, ce fabuleux conteur, aurait agréé le roman de son confrère, j'en suis bien persuadée.


Pour fausser mon jugement, j'avais en tête le dessin animé nippon de mon enfance et le générique qui l'accompagne et j'étais seulement convaincue de vivre un agréable moment en compagnie de joyeux saltimbanques et de chiens savants. J'ai découvert avec plaisir un récit qui va bien au-delà de cet aspect adapté de l'oeuvre. La rencontre entre Rémi et Vitalis, si elle est déterminante dans la narration, n'en est pas la finalité. C'est un véritable roman initiatique, riche et complexe, que nous offre Hector Malot et qui aborde de nombreux thèmes universels comme dans les grands romans sociaux du siècle : l'abandon, le travail et l'exploitation des enfants, la misère paysanne et urbaine, ainsi que les conditions de travail difficiles des ouvriers, notamment celles des mineurs de fond ; un récit qui explore également avec une grande justesse la large palette des sentiments humains : colère, amitié, fraternité, comion, tristesse, joie, amour, attachement filial, peur, cruauté... ce qui ne manque pas d'ailleurs de faire naître chez le lecteur des émotions fortes, allant du rire aux larmes.


Je vous invite sincèrement à suivre Rémi sur les chemins de , d'Angleterre et de Suisse, accompagné de Vitalis, Mattia, Joli-Coeur, Capi, Dolce et Zerbino, mais aussi de Lise et d'Arthur, ainsi que de toute une galerie de personnages hauts en couleurs. "Sans famille" se lit à la fois comme un roman d'aventures et comme un conte social ; il laisse une empreinte forte tant au cœur qu'à l'âme, et ce serait vraiment une erreur de limiter son lectorat aux seuls enfants.

10
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le 16 juin 2020

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Gwen21

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