J'avais déjà tenté l'aventure avec Olivier Paquet récemment en plongeant dans sa trilogie du Melkine. J'avais abandonné à mi-parcours, frustré, car si l'idée était plutôt originale, j'avais été rapidement déçu par une écriture assez insipide et des personnages trop caricaturaux et manichéens.
Les premiers chapitres de Structura Maxima me redonnaient espoir. L'écriture était bien plus enlevée et travaillée que dans les précédents romans de l'auteur, la multiplicité des points de vue narratifs offrant notamment une vision plus riche de l'intrigue. La psychologie des personnages était plus fine, les intrusions dans leurs pensées intimes étant du plus bel effet.
Le pitch, enfin, méritait incontestablement le détour : Structura Maxima se situe dans un futur lointain et incertain, post-apocalyptique, dans lequel les humains survivants semblent avoir construit une civilisation miniature sous cloche, faite de nombreux niveaux reposant sur des poutrelles métalliques aux dimensions gargantuesques. Dans ce microcosme, des conflits éclatent entre les poutrelliers, aériens, vivant dans les hauteurs et chargés de l'entretien de la structure, et les vapeuriers, gardiens des chaudières et de la distribution de l'énergie... Une histoire finalement à l'intersection des mythes de Metropolis et de Laputa (on ne peut s'empêcher d'avoir aussi une brève pensée pour Donkey Kong ; l'auteur faisant même à l'occasion un petit clin d’œil espiègle à Mario à Luigi).
Mais tout dérape et plonge dans le vide dans la deuxième partie du récit. On sombre dans une naïveté confondante, l'histoire perd peu à peu toute crédibilité, et les personnages en consistance. L'impression qui s'en dégage est celle d'un roman achevé peut-être dans la précipitation, et qui aurait sans doute mérité davantage de maturation pour être plus abouti. Mal lui en a pris si c'est le cas, ces défauts faisant s'écrouler toute la structure du roman. Le comble.
Une nouvelle déception, donc, même si Paquet a montré pendant un temps qu'il avait une belle plume. Il faudra continuer de surveiller cet auteur, car il a sans aucun doute le potentiel pour produire un grand roman.