Je me suis lancée dans cette lecture juste après Noël, en n’en sachant rien, à part qu’il s’agissait d’un texte tout doux.
Et c’est avec une grande surprise que je me suis rendue compte qu’il s’agissait d’un texte fantastique !
Le roman se compose de quatre chapitres, quatre histoires indépendantes, autour de quatre femmes différentes, reliées entre elles par un lieu unique et une galerie de personnages. Et je l’ai lu en quatre soirées, un chapitre par soir (des chapitres d’ailleurs assez explicites sur leur contenu : les amoureux, les époux, les sœurs, la mère et l’enfant).
L’histoire, ou plutôt les histoires, se déroule dans un petit café étroit, à l’ambiance rétro, dans un sous-sol au fond d’une petite ruelle (le texte est tiré d’une pièce de théâtre, ce qui explique l’unité de lieu du récit). Les habitués y viennent pour le café unique préparé sur place. Mais une rumeur y attire la protagoniste de la première partie : d’après une légende urbaine, ce café permet de voyager dans le temps (moi qui ne savais pas que je m’embarquais dans un roman fantastique, j’avoue avoir été déboussolée quand cet élément de l’intrigue a surgi. Et puis, j’ai décidé de me laisser porter par l’histoire. J’avais fait le choix de ne pas me renseigner sur le livre, alors il était logique que je me laisse emmener là où il voulait m’emmener).
On lui explique que oui, c’est possible, mais sous certaines conditions :
- il faut s’asseoir à une place précise, le plus souvent occupée par un fantôme qui ne s’éloigne de sa chaise qu’une fois par jour pour se rendre aux toilettes, et ne pas en bouger tant que le voyage dans le temps est en cours :
- il est impossible de changer le é. Les évènements qui ont eu lieu sont immuables :
- il faut terminer sa tasse de café avant qu’il ne soit froid, sous peine d’être incapable de revenir dans le présent.
Des règles quand même assez contraignantes, qui rebutent la plupart des candidats au voyage. Mais pas Fumiko, la première protagoniste, ni les trois autres qui la suivent dans le récit.
Autre surprise, c’est, qu’en quelques pages, je me suis attachée à Fumiko. Son histoire m’a touchée. Sûrement grâce à l’écriture, simple et fluide, mais aussi grâce à la construction du récit, qui pose d’abord un regard extérieur sur ses personnages avant de doucement se glisser dans leurs pensées et leurs sentiments.
J’ai é un bon moment entre les pages de ce livre, immergée dans cette vie quotidienne émaillée de moments décisifs. Même s’il y a quelque chose de traditionaliste dans la trajectoire de toutes ces femmes. Même si le message du livre n’a rien de révolutionnaire et qu’il a été très vite clair à mes yeux. Et même si je n’aime pas le café.
(Un ressenti au final assez proche de ma lecture de Le grand Magasin des Rêves, de Miye Lee, qui mêle également vie quotidienne et fantastique, quoi que dans des proportions différentes. Avec peut-être une petite préférence pour Le grand Magasin)
Le livre se suffit à lui-même, mais trois suites ont été écrites. Je me pencherai peut-être dessus un jour, à l’occasion, quand l’envie s’en fera sentir.
Par contre, j’ai la version Livre de Poche, avec une couverture rigide, et cette couverture n’a rien à voir avec l’histoire !
Une ambiance de Noël, avec sapin, cadeau, cheminée et guirlande de chaussettes ; alors qu’AUCUNE des histoires ne se e à cette période. Un chat. Pourquoi un chat ? Et rien n’évoquant le Japon ou l’ambiance particulière de ce café. Une couverture pas moche, hein, mais hors-sujet voire trompeuse, juste faite dans le but marketing de surfer sur la vague des littératures cosy de Noël.