Je vous ai présenté Et chaque fois mourir un peu, tome 1 : Blast, en voici la digne suite : Trauma(s) dans laquelle nous retrouvons Grégory, l’humanitaire qui a parcouru le monde pour soigner les victimes de guerres. Après un premier tome qui allie horreur, humanité et réalisme, Karine Giebel poursuit brillamment son hommage aux membres de la Croix-Rouge internationale.
Nous retrouvons Grégory et son ami Paul en Afghanistan où les humanitaires deviennent des cibles pour les terroristes qui les utilisent comme monnaie d’échange. Après avoir sauvé tant de vies, Grégory doit désormais sauver sa peau et celle de ses proches. Et ça ne s’arrêtera pas à l’Afghanistan… Ce qui était pressenti dans Blast tome 1, prend concrêtement forme dans Trauma : les séquelles que garde Grégory de ses interventions au coeur des conflits armés le poussent progressivement vers les portes de la folie. Les traumatismes multiples auxquels il a été confronté durant sa carrière n’ont de cesse de le hanter: il ne pouvait resssortir indemme de tout ce qu’il a enduré, sa vie est désormais hantée au quotidien par des fantômes. Jamais il n’avait imaginé devoir livrer un combat contre lui-même et contre ses propres démons.
Si l’essentiel du récit est basé sur le quotidien vécu par les humanitaires, la fiction reprend le dessus dans le dénouement de ce second tome, à la façon d’un thriller effficace et bien mené. J’ai été surprise de la tournure prise par le récit, je me garde bien de trop en dire car ces deux tomes se classent au top du palmarès des livres de l’autrice et je vous laisse les découvrir. Avec ces deux romans Karine Giebel parvient à traiter de sujets riches et variés : l’horreur des guerres, le dévouement sans-borne des humanitaires, les violences au sein des services d’internement psychiatrique. L’amitié y tient une part essentielle, car la fraternité qui unit Grégory et son ami Paul illumine les ténèbres. L’humanité qui se dégage de ce récit est profondément enrichissante. Deux romans inoubliables.