Quand on a tant aimé "Au revoir là-haut" et la plupart de ses polars, on ne peut qu'éprouver de la déception à la lecture de ce dernier roman de Pierre Lemaitre. Une déception qui ne va pas sans une certaine ambiguité car je dois reconnaître que notre romancier n'a pas son pareil pour nous embarquer dans ses histoires, même si sa stratégie pour y parvenir répond aux attentes du "grand public" à l'image d'une mise en page aérée au possible et à la succession de chapitres courts dans lesquels s'entremêlent plusieurs intrigues parallèles.
Une lecture on ne peut plus aisée donc, mais il est permis de sourire quand on se remémore certains ages de son excellent "Dictionnaire amoureux du polar" dans lesquels Pierre Lemaitre témoigne dans la critique d'une exigence qu'il ne semble pas s'appliquer à lui-même ici. Quel autre motif que de déer les 560 pages avait-il pour nous infliger cette histoire abracadabrante d'espionnage à Prague ? Eh bien non, il précise à la fin de l'ouvrage que c'était pour rendre un hommage à John le Carré, qui s'en serait sans doute bien é s'il était encore de ce monde, à moins que ce ne soit là que médisance de ma part, moi qui ne suis guère un adepte du genre ...
Si j'excepte cette excursion un peu longuette en Tchécoslovaquie, j'ai trouvé l'ensemble très divertissant même si des sujets ne sont pas très approfondis, Pierre Lemaitre semblant on ne peut plus soucieux de ne pas ennuyer le lecteur, quitte à forcer parfois un peu trop la caricature comme avec la détestable Geneviève et son addiction à l'astrologie.