Travaillant actuellement sur un auteur qui était un ami de Salm, je me suis forcément intéressé à l'œuvre de cette dernière. À l'heure actuelle, seuls 2 de ses textes ont été republiés : un petit livre qui l'a été récemment aux éditions 1001 nuits, et ce roman.
Déjà, j'ai pu découvrir le roman épistolaire. J'en avais déjà lu pour les cours, mais bien sûr ce n'est pas la même chose. Je peux donc rajouter le roman épistolaire à la catégorie de livres qui se lisent très rapidement, ce qui est une excellente chose !
Je n'irai pas plus loin que de dire que ce roman est sympa.
En effet, même si je trouve qu'il est intéressant pour s'aventurer dans la psychologie d'une femme, il reste quand même exagéré et déjà vu. Je suis sûr que Molière ou Marivaux ont déjà fait des histoires similaires
(c'est-à-dire : il y a un énorme quiproquo résolu à la toute fin, grâce à un deus ex machina ou une chose similaire, qui bouleverse totalement l'histoire et on termine sur une fin heureuse)
Il y a ceci dit des bonnes idées, notamment sur les jeux de domination, qui peuvent amener à faire un commentaire social sur le sujet
Entre l'héroïne qui se sent trahie mais qui se jette aux pieds de son mec malgré le fait qu'elle lui a dit adieu ; ledit mec qui, par son absence de réponse, a un rôle dominant ; et bien sûr Alfred, le cuck de poche de l'héroïne, qui la copie presque en étant à ses pieds, mais qui malgré tout l'embrasse et donne donc le mauvais rôle à l'héroïne.
Je ne suis peut-être pas la cible, n'étant pas une femme et n'étant encore moins une femme d'il y a 200 ans, ceci dit la fin de mon édition propose des critiques de l'époque, toutes par des hommes.
En parlant de mon édition, celle-ci est postfacée par Claude Schopp, un spécialiste d'Alexandre Dumas. Pourquoi est-il intervenu ici ? Excellente question. Surtout que la postface n'est pas incroyable : il s'agit d'une biographie de l'auteur, mot auquel, en tant que wokiste précoce, il ajoute un "e" à la fin. Je ne juge que le texte d'origine ici, mais sinon ça aurait été directement un point ou deux en moins.
J'en reviens au caractère "exagéré" dont je parlais tout à l'heure : une autre critique, plus dure que la mienne, mentionne l'improbabilité de la situation, et particulièrement le caractère excessif des émotions de l'héroïne. J'ajouterai que justement, malgré ce caractère, elle prend vraisemblablement le temps d'écrire quelques lignes alors qu'elle est en panique ou en train de tomber dans les pommes, pour exprimer son émotion via une lettre. Soit, cela permet au lecteur de comprendre, voire d'instaurer une certaine tension, mais ça n'est pas vraisemblable du tout.
Pour résumer, il s'agit d'un roman correct, plutôt classique, et qui mérite donc la moyenne pour cela. Il y a de bonnes idées qui font que la note est un peu plus haute que 5.