John Cale, jamais à court d’histoires, raconta un jour qu’il repris cette (somptueuse) chanson (d’amour, de sexe, et non pas de religion) de Cohen parce qu’un jour, alors qu’il téléphonait à sa petite amie de l’époque, un homme avait décroché, dont il avait reconnu la voix, celle du barde canadien. Quel qu’en soit le motif profond (revanche ? jalousie ? envie ?), la manière dont il s’approprie une belle chanson un peu chaude (graveleuse ? en tout cas ée un peu inaperçue à l’époque) de Cohen fait entrer “Hallelujah” dans le Top 5 (Top 3 ?) des meilleures reprises jamais effectuées. La voix et le piano de Cale, leur sombre détermination et l’infinie désolation qui s’en dégagent finalement, transforment “Hallelujah” en un sublime moment de beauté nue.