Respirez
Dans les années 1890, l'histoire de Anne, une jeune fille de13 ans, adoptée tant bien que mal par Marilla et Matthew Cuthbert, un frère et une soeur âgés, qui ne sont jamais mariés ni l'un ni...
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le 14 mars 2019
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Anne with an E, c’est un peu comme si tu redécouvrais une vieille couverture tricotée au fond du grenier, une couverture douce et réconfortante, mais qui te fait aussi pleurer à chaque maille. Inspirée du classique littéraire Anne of Green Gables, cette série est un voyage à travers l’enfance, l’imagination débordante, et les réalités parfois dures d’un monde qui n’est pas toujours prêt pour des filles avec autant de feu intérieur que d’adorables taches de rousseur.
L’histoire suit Anne Shirley, une orpheline excentrique et pleine de vie qui débarque à Green Gables, une ferme tranquille sur l’Île-du-Prince-Édouard, après une enfance marquée par la solitude et la maltraitance. Le problème ? Anne n’est pas le garçon que les Cuthbert, un frère et une sœur vieillissants, attendaient pour les aider à la ferme. Mais là où beaucoup auraient vu leur rêve s’effondrer, Anne, avec son imagination débridée et ses envolées poétiques, transforme chaque épreuve en une nouvelle aventure, même si ça ne plaît pas toujours aux villageois conservateurs de la région.
Le premier atout d’Anne with an E, c’est… Anne, bien sûr. Amybeth McNulty incarne ce personnage avec une fraîcheur et une intensité qui te prennent directement au cœur. Anne n’est pas juste une enfant orpheline qui cherche un foyer. Elle est une tempête d’idées, de rêves, et de mots qui volent plus vite que les plumes de son encrier. Son enthousiasme débordant, sa capacité à transformer le quotidien en roman épique, et sa manière de voir la beauté dans les petites choses sont à la fois attendrissants et parfois déconcertants. À côté d’elle, tout semble terne, et tu te surprends à vouloir adopter sa vision du monde, aussi exagérée soit-elle.
Mais la série ne se contente pas de te faire suivre les rêveries poétiques d’une orpheline. Elle aborde des sujets profonds et lourds avec une sincérité désarmante. Les thèmes de l’adoption, du traumatisme, du harcèlement, et même des inégalités sociales et de genre sont traités avec beaucoup de sensibilité. C’est là que Anne with an E se distingue vraiment : elle prend une histoire qui aurait pu rester un simple conte feel-good et y injecte une dose de réalisme brut qui fait parfois mal. Les orphelins ne vivent pas seulement des rêves éveillés, et la société de l’époque (et, soyons honnêtes, parfois même la nôtre) n’est pas tendre avec ceux qui ne rentrent pas dans les cases.
Les personnages secondaires, quant à eux, ne sont pas en reste. Marilla Cuthbert (Geraldine James), l’austère femme qui apprend doucement à ouvrir son cœur, et son frère Matthew (R.H. Thomson), le géant doux au grand cœur, forment une famille aussi improbable qu’attachante. Leur dynamique avec Anne est à la fois comique et émouvante, car on les voit progressivement s’adapter à cette boule d’énergie qui bouleverse leur quotidien trop bien rangé.
Visuellement, la série est un pur délice. Les paysages de l’Île-du-Prince-Édouard sont capturés avec une lumière douce et des couleurs qui rappellent les illustrations d’un vieux livre pour enfants. Chaque plan est une invitation à se perdre dans la nature ou à savourer la simplicité d’un moment de tranquillité. Mais derrière cette beauté se cache toujours une tension, un rappel que même les endroits les plus pittoresques peuvent abriter des injustices profondes. La série sait jouer avec ce contraste entre l’apparence et la réalité, tout comme Anne elle-même.
Ce qui rend Anne with an E si unique, c’est qu’elle réussit à être à la fois nostalgique et moderne. Elle honore l’œuvre originale tout en ajoutant des couches de complexité et d’actualité qui résonnent aujourd’hui. Les dialogues, souvent emprunts de la sensibilité d’Anne, sont poétiques sans être pompeux, et les relations entre les personnages évoluent avec une finesse qui te fait parfois oublier que tu regardes une série. Les enjeux sont parfois simples (comment faire accepter Anne à l’école ? Comment gérer ses maladresses ?), mais les émotions sont toujours profondes.
Si l’on devait pointer un défaut, ce serait peut-être le rythme. La série prend son temps, peut-être trop pour certains. Les envolées lyriques d’Anne et ses monologues intérieurs peuvent ralentir l’intrigue, surtout si tu attends un développement plus rapide. Mais pour ceux qui aiment s’imprégner d’un univers, prendre le temps de savourer chaque instant, Anne with an E est une série qui se déguste lentement, comme un bon thé au coin du feu.
En résumé, Anne with an E est une ode à l’imagination, à la résilience, et à la beauté des petites choses. C’est une série qui te fait rire, pleurer, et réfléchir sur ce que cela signifie d’appartenir à un monde qui peut parfois être cruel, mais où l’on peut toujours trouver des lueurs d’espoir… tant que tu as un peu d’imagination pour les voir. Anne Shirley est le genre de personnage qui reste avec toi, longtemps après que les crédits aient défilé, et si tu es prêt à embarquer dans son univers coloré et poétique, tu n’en sortiras pas indemne… mais avec le sourire aux lèvres.
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Créée
le 22 oct. 2024
Critique lue 6 fois
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