Crée en 2003 par Ronald D. Moore et comportant 4 saisons (et plusieurs films), Battlestar Galactica est considérée par beaucoup comme la meilleure série de space opera jamais crée. Elle raconte la lutte des dernier humains vivants à bord d'une flotte spatiale sous la protection de Battlestar Galactica, un vieux vaisseau de guerre commandé par William Adama (Edward James Olmos). Ils devront faire fasse aux cylons, des androïdes fruits de leur création, qui se sont rebellés contre les humains en détruisant toutes les colonies. Là où la série devient intéressante, c'est que certains cylons ont l'apparence humaine et les humains n'ont aucune idée de leur existence. Nous avons donc des cylons cachés au sein des humains et c'est ce qui constitue le principal intérêt de la série, ou tout du moins durant les premières saisons.
Comment parler de Battlestar Galactica sans parler de religion et politique ? La religion a une place centrale dans la série, parfois pour le meilleur, parfois pour le pire. A de nombreuses reprises durant certains épisodes, j'ai eu plus l'impression d'assister à un (long et pesant) dialogue entre la religion et la politique, qu'à du vrai space opera et une série de science-fiction. Les personnages de la série ne cessent de confronter leurs religions et de s'adonner à des manigances politiques. Laura Roslin (Mary McDonnell) est à la fois la présidente des humains et aussi une figure du christianisme (le messie). Dans la même idée, Gaius Baltar (James Callis) est un imminent scientifique et stratège politique (le roi de la manigance politique), mais c'est aussi et surtout un traitre et le pion de numéro six, le Cylon/ange gardien/poupée Barbie qu'il voit dans ses visions. Enfin, nous avons William Adama (Edward James Olmos) le commandant de Battlestar Galactica qui lui représente la menace d'une dictature militaire, sans jamais réellement franchir le pas. Toujours est-il que lui et la présidente n'hésiteront pas à sacrifier les libertés individuelles pour le bien commun. Et puis, nous avons les autres, les cylons qui représentent une communauté religieuse extrémiste et sectaire, agissant sous l'ordre de dieu et n'hésitant pas à se sacrifier pour mener à bien leurs objectifs.
Bien plus qu'un space opera, Battlestar Galactica c'est aussi un soap opera. On ne compte plus les "je t'aime, moi non plus" entre Kara Thrace/Starbuck (Katee Sackhoff) et Lee Adama/Apollo (Jamie Bamber). Ce sont aussi deux têtes brûlées qui n'en font qu'à leur tête (sans mauvais jeu de mots). Alors ça couche à droite et à gauche, ça désobéit aux ordres hiérarchiques, ça change d'avis tout le temps ... tout un tas de traits de caractères et de choix narratifs qui m'ont fait détester ces deux personnages. On a aussi de nombreux triangles amoureux qui suivent tous le même schéma (adultère, tromperies et autres infidélités) et qui, soyons honnêtes, finissent très vite par lasser. Fort heureusement, les scènes de combat spatiaux et l'aspect exploration spatiale, choses qui font tout le sel d'un space opera, sont très réussis et je n'ai rien à reprocher à la direction artistique de la série. Mais voilà, tous ces éléments ent très vite au second plan, derrière toutes les thématiques que j'ai énumérées auparavant.
Mais pour moi, ce qui fait tout l'intérêt de la série c'est l'intrigue qui tourne autour de l'identité des cylons et des relations qu'ils entretiennent avec les humains. Nombreux sont les personnages qui nous sont d'abord présentés comme humains, mais qui se révèlent être par la suite cylons. On est jamais sûr de qui est qui durant la série et on doute de l'identité de tous. La dualité des cylons, c'est vraiment ce qui tient en haleine le spectateur durant les quatre saisons. Pareil pour Gaius et les questions que suscitent ses visions de numéro six. Est-il en réalité un cylon ? Est-il un messie ? Voit-il des anges ? C'est tout un tas de questionnements qui font que plus de vingt après, la série fonctionne encore sur des gens comme moi qui découvrent la série aujourd'hui. Aprés, je ne peux pas nier que les réponses données aux nombreux questionnements soulevés soient toutes satisfaisantes, quand des réponses sont données (le personnage de Starbuck est encore une énigme pour moi). Et puis, il y a la fin de la série qui m'a pour le moins laissé perplexe et que j'ai eu du mal à accepter ...
En gros, le message de la série c'est que la vie est un éternel recommencement. les humains finissent par trouver une planète habitable et y trouvent même des hominidés. Et oui, cette planète habitable c'est notre planète Terre à nous, il y a 150 000 ans. Les humains renoncent alors à leur technologie pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que par le é. Néanmoins, ils ne sont pas maitres du destin choisis par leurs descendants. Et retour au présent, avec des images qui montrent le développement actuel de la robotique et de l'IA, et nos deux entités/anges gardiens qui sont toujours là à contempler notre civilisation.
Au final, toutes ses qualités et défauts font de Battlestar Galactica une série très attachante. Je regrette certaines facilités scénaristiques, un scénario qui semble s'écrire au fur et à mesure, laissant trop de place à la romance, à la politique et aux religions et une fin un peu trop facile. Et pourtant, c'est une série qui m'a ionné, pour ses nombreux questionnements sur les cylons, pour ses nombreux retournements de situations, ses scènes de trahisons et de manigances. Je dois dire qu'il y a un côté addictif à suivre cette série, signe que Battlestar Galactica a réussi son coup. Bref, Battlestar Galactica est une série fortement recommandable, même plus de vingt ans après. (7.5/10)