Big Little Lies
7.6
Big Little Lies

Série HBO (2017)

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Quand les secrets de banlieue font plus mal que les talons aiguilles

Big Little Lies, c’est un peu comme si quelqu’un avait pris un soap opera de luxe, y avait ajouté une pincée de thriller psychologique, et avait emballé le tout dans une vue panoramique sur la côte californienne avec un casting de rêve. Résultat ? Une série où les maisons sont plus grandes que les mensonges qui s’y cachent, mais où chaque sourire poli dissimule une bombe à retardement prête à exploser au milieu des brunchs et des fêtes d’anniversaire trop parfaites.


L’histoire se déroule à Monterey, un coin de paradis où les enfants vont à l’école en SUV et où les disputes de voisinage sont aussi raffinées que des verres de vin blanc à 200 dollars la bouteille. Mais derrière cette façade de vie parfaite se cache un mystère : un meurtre. Le hic ? On ne sait ni qui est la victime, ni qui est le coupable. Tout ce qu’on sait, c’est que les mères d’élèves ultra-polies ont plus de casseroles que leur cuisine dernier cri ne peut en contenir.


Le point fort de Big Little Lies, c’est son casting. On parle quand même de Reese Witherspoon, Nicole Kidman, et Shailene Woodley, sans oublier Laura Dern et Zoë Kravitz. Ces femmes ne sont pas là pour rigoler, et chacune d’elles apporte une performance qui te laisse à la fois captivé et un peu mal à l’aise. Reese Witherspoon incarne Madeline, la reine des abeilles de la banlieue, toujours impeccable mais avec une vie intérieure aussi tourmentée qu’une saison entière de Desperate Housewives. Elle gère ses petites affaires avec le sourire, mais on sent que la tension bouillonne sous la surface.


Puis il y a Celeste, jouée par Nicole Kidman, une femme piégée dans un mariage apparemment parfait avec Perry (Alexander Skarsgård, terrifiant dans sa normalité) mais qui est en réalité un cauchemar domestique. Kidman joue à merveille la subtilité des traumatismes et des contradictions, et ses scènes sont souvent les plus poignantes de la série. Quant à Jane, jouée par Shailene Woodley, c’est la nouvelle venue mystérieuse, qui traîne avec elle un é aussi lourd que son sac de sport. Ensemble, elles forment une alliance improbable, mais on sent que la solidarité entre elles pourrait exploser à tout moment.


Visuellement, Big Little Lies est un festin. Les paysages côtiers sont à couper le souffle, les maisons sont dignes de magazines de déco, et chaque détail te rappelle que ces gens vivent dans un univers presque irréel. Mais c’est justement ce décalage entre la beauté des lieux et l’horreur des secrets qui rend la série si fascinante. Tout est si parfait en apparence, mais les failles commencent à apparaître dès que tu gratte sous la surface. Un peu comme un gâteau à la crème qui s’effondre dès que tu plantes ta fourchette.


Le rythme de la série est à la fois lent et tendu, comme une cocotte-minute qui met du temps à siffler, mais tu sais que quand elle le fera, ça va être explosif. Chaque épisode te dévoile un peu plus des mensonges, des trahisons et des jalousies qui rongent ces personnages, tout en te rapprochant lentement du fameux meurtre. La tension est palpable, et tu te retrouves à décortiquer chaque dialogue, chaque regard, pour essayer de deviner qui finira par craquer en premier.


La série aborde des thèmes puissants comme les violences domestiques, les abus, et les pressions sociales, mais elle le fait avec une finesse qui évite de tomber dans le mélodrame. Les moments de confrontation sont souvent chargés d’émotion brute, et on sent que ces femmes sont à la fois victimes et actrices de leurs propres drames. Leur amitié est complexe, oscillant entre soutien inconditionnel et rivalité latente. C’est là que la série brille : dans sa capacité à capturer la fragilité des relations humaines, même parmi les gens les plus "parfaits".


Cela dit, Big Little Lies n’est pas sans défauts. Par moments, le côté "riches problèmes de gens riches" peut devenir un peu pesant, surtout quand on te montre des disputes sur qui a la meilleure fête d’anniversaire pour enfants ou le SUV le plus flambant neuf. Il y a aussi cette lenteur volontaire qui, bien qu’efficace pour construire la tension, peut parfois te donner l’impression que la série étire un peu trop ses intrigues avant de t’offrir les grosses révélations que tu attends.


En résumé, Big Little Lies est un cocktail à la fois savoureux et amer, où les secrets font surface lentement mais sûrement, comme des bulles de champagne prêtes à éclater. Avec un casting cinq étoiles, une réalisation léchée et une intrigue qui te tient en haleine jusqu’au bout, la série te plonge dans un univers où tout le monde ment… mais où certains mensonges coûtent bien plus cher que d’autres. Si tu es prêt à explorer les zones d’ombre des vies trop parfaites, accroche-toi, parce que la vérité est plus dangereuse qu’un verre de Chardonnay renversé sur un tapis hors de prix.

8
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le 22 oct. 2024

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CinephageAiguise

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