Si Braquo était une arme, ce serait un Glock planqué dans une boîte de cassoulet tiède, prêt à dégainer une vengeance froide au goût de goudron et de clope humide.
Le pitch ? Un flic se suicide après avoir été accusé à tort. Ses collègues — des policiers plus cabossés qu’une Renault 21 de go-fast — décident de laver son honneur. Avec du sang, des magouilles, et des regards vides. En gros, du justicier vengeur en bleu marine, mais sans le badge de la bienséance.
Ici, pas de rigolade :
– Les flics tabassent d’autres flics, les voyous collaborent par instinct de survie,
– Les dialogues sont murmurés entre deux silences pesants,
– Et chaque scène donne l’impression que même les murs transpirent le stress.
Jean-Hugues Anglade (Caplan), c’est la voix d’un vieux mégot qui s’est mis à marcher. Il parle comme s’il sortait d’un coma éthylique, mais quand il te regarde, tu comprends qu’il peut te refaire le portrait avec un stylo Bic.
Son équipe ? Des gueules, des blessures, et une allergie au règlement intérieur. La loi, ils la connaissent... mais seulement pour mieux la contourner à moto.
Visuellement, c’est gris, sale, souvent tremblant : la caméra colle aux visages comme un interrogatoire non homologué. L’ambiance est poisseuse, à mi-chemin entre le polar hard-boiled et le clip de rap en dépression.
Mais Braquo, c’est aussi une série qui va tellement dans le noir qu’elle finit par se tirer une balle dans le pied narratif.
– Ça va vite. Parfois trop.
– Les rebondissements pleuvent, mais pas toujours avec logique.
– Et à force de jouer la carte du “on est des flics mais pires que les voyous”, on frôle parfois la parodie involontaire du “mec qui serre la mâchoire en disant rien”.
Au final, Braquo c’est le polar qui a bu trois cafés, snifé deux traumas, et enfilé son blouson pour aller cogner la justice à mains nues.
Un thriller nerveux, brutal, un peu too much… mais avec ce charme à la française : râleur, poisseux, et toujours prêt à balancer une réplique au goût de gravier.