Code 37 s’impose comme l’une des séries policières les plus audacieuses et méconnues de ces dernières années. Centrée sur une unité spécialisée dans les crimes sexuels à Gand, la série explore avec une rare justesse les zones d’ombre de l’intimité humaine, sans jamais sombrer dans le sensationnalisme ni la complaisance.
La réalisation sobre et réaliste renforce l’authenticité des récits, souvent inspirés de faits réels. L’écriture des épisodes est ciselée, avec un équilibre subtil entre l’enquête policière et l’exploration psychologique des victimes, des suspects — mais surtout de l’équipe d’enquêteurs elle-même, marquée par ses propres blessures.
Veerle Baetens, absolument remarquable dans le rôle d’Hannah Maes, incarne une figure d’autorité complexe, écartelée entre sa détermination professionnelle et un é traumatique enfoui. Elle apporte à la série une intensité contenue et une grande humanité, tout en conservant une sobriété magnifique dans son jeu.
La série réussit un double pari : traiter de sujets extrêmement sensibles (viol, inceste, prostitution, pornographie) avec rigueur et respect, tout en maintenant une tension narrative constante. Le ton est sombre, adulte, mais profondément humain. La photographie urbaine, généralement froide, appuie l’atmosphère oppressante sans jamais esthétiser la souf.
Code 37 est une œuvre qui mérite d’être redécouverte : brutale, poignante, lucide. À mille lieues des clichés du genre, elle nous rappelle que la vérité ne se trouve pas toujours dans l’arrestation finale, mais dans ce que les personnages taisent.