En préambule, il faut préciser que j'avais arrêté de suivre "Dexter" à l'issue de la saison 4, refroidi par les (très) mauvaises critiques au sujet des 4 longues saisons supplémentaires.
Ca explique sans doute pourquoi j'ai pris autant de plaisir à retrouver ce héros atypique et attachant (et son formidable interprète, Michael C Hall, qui a très peu vieilli), n'ayant pas eu l'occasion de me lasser des ses aventures de moins en moins originales.
Par conséquent, cet éternel schéma narratif qu'on retrouve dans "New Blood", à savoir une énième confrontation avec un serial killer local, m'aura moins dérangé que les vrais fidèles de la série.
Au contraire, j'ai beaucoup apprécié cette ambiance rappelant vaguement l'âge d'or des années 2000, lorsque certaines séries avaient l'ambition de proposer un spectacle total : du suspense, de la comédie, du mélo, du frisson, du badinage, et une touche de teen drama pour embarquer la jeune génération. Tous ces ingrédients rassemblés au sein d'un univers-monde bien défini, dans lequel le spectateur pouvait se perdre avec délectation le temps d'une soirée.
Je pense à des séries aussi diverses que "Breaking Bad", "Desperate Housewives", "Lost"...
L'autre série qui me vient à l'esprit dans ce registre, c'est "Twin Peaks", et ce n'est pas un hasard, puisque "Dexter : New Blood" se déroule dans le décor enneigé d'une petite ville imaginaire.
Un nouvel environnement en opposition frontale avec la ville de Miami, qui permet de renouveler efficacement l'atmosphère du show, ainsi que ses personnages (seule Jennifer Carpenter a été conservée parmi le casting originel, ainsi que David Zayas (Batista) le temps d'un caméo).
La plupart des nouveaux personnages sont parvenus à me séduire, à l'image de la belle Julia Jones et son visage de squaw, du vétéran Clancy Brown, de la jolie podcasteuse Jamie Chung, ou du good guy Alano Miller.
J'ai lu que le personnage du fils de Dexter ne faisait pas l'unanimité, mais à mes yeux le jeune Jack Alcott ne démérite pas. Mais il est vrai que la jeune génération du casting ne bénéficie pas d'un soin optimal.
Parmi les faiblesses du show, on citera en premier lieu les nombreuses facilités du scénario.
De plus, les schémas narratifs ont un arrière-goût de déjà-vu, même pour moi qui n'ai suivi que la moitié des saisons originelles. Ainsi l'identité du serial killer apparaît trop rapidement évidente.
De sorte que "Dexter : New Blood" manque d'homogénéité : à titre personnel, j'ai beaucoup aimé la première moitié de saison, puis le dernier épisode, mais j'ai constaté un ventre mou entre les deux.
Quoi qu'il en soit, cette suite inattendue constitue à mes yeux une réussite : le retour du showrunner historique Clyde Philipps a été bénéfique à "Dexter", offrant une sortie imparfaite mais digne à ce héros fictionnel mythique.