Dexter, malgré ses saisons sur le déclin et des facilités d'écriture à la limite du digeste, était une série que j'avais malgré tout beaucoup apprécié: l'ambiance chaude et festive de Miami, les musiques de feu Daniel Licht, le jeu d'acteurs excellent et l'alchimie entre tous les personnages de Miami Metro.
C'était donc sans grande surprise qu'un retour du plus iconique et célèbre tueur en série du petit écran allait s'opérer un jour. Seulement, après une saison 8 qui n'avait plus rien à raconter et après un épisode final catastrophique, encore fallait réussir ce retour. Et ce n'est pas le cas.
Le premier épisode de cette nouvelle saison fait illusion. Le décor enneigé et l'ambiance glaciale - proche d'un Fargo- contraste drastiquement avec l'ambiance de la série originale, à l'instar de notre bon vieux Dexter Morgan, quasi-dépressif et perdu dans une petite bourgade fictive du nom d'Iron Lake pour fuir les démons du é...ses propres démons.
La série n'a pas le choix; elle ne peut pas faire abstraction de la saison 8 et de ses pires errances scénaristiques. Le retour d'un Michael C. Hall enthousiaste et du showrunner Clyde Philips avaient de quoi rassurer, malgré l'épisode final de Dexter qui laissait la porte grande ouverte à une suite. Une suite qui sera évidemment handicapée par les choix narratifs de cette dernière.
Comme je le disais, si le premier épisode fait illusion -Le retour de Dex, le caméo d'un ancien personnage, le ager noir, la musique iconique et la voix off sur le tard-, les autres épisodes sombrent dans la facilité, le fan service et le bâclé.
L'intrigue se prend les pieds dans le tapis, les épisodes traînent la patte, les épisodes -pour certains plus courts que dans la série originale- paraissent durer deux heures chacun. La série souffre d'un rythme en dents de scie, probablement à cause de ses nouveaux personnages fonction fades et d'un Dexter relégué au second plan (ce qui peut se comprendre). Finalement, on en arrive à regretter l'identité de la série que nous avions tant aimé -et détesté- car l'ambiance, l'humour et le génie scénaristique des premières saisons sont aux abonnés absents.
Prenant beaucoup trop de temps pour développer son intrigue et ses personnages secondaires, nous avons attendu 9 épisodes pour que cela décolle. Tout allait donc se jouer dans le dernier épisode, qui allait devoir se charger d'offrir à Dexter une conclusion définitive. Et quelle conclusion..
Trop hâtive, trop frustrante, avec très peu d'idées de mise en scène, du fan service et une musique larmoyante qui tente désespérément de nous arracher une larme. Quand on se retrouve avec un final égal voire plus incohérent et débile que la série originale, c'est qu'il y a un problème quelque part.
Cette saison est la définition même de la saison de trop. En voulant apporter une conclusion définitive (et encore, une annonce doit être faite mardi) après la fin ouverte de la S8 (ce qui était très louable au age), les scénaristes se sont pris les pieds dans le tapis et ont opté pour la facilité. Une facilité étalée sur de trops longs épisodes d'exposition pour au final se conclure de manière hâtive et par dessus la jambe. Merci mais non merci.
Pour ma part, Dexter ne pouvait se conclure que comme ça après sa disparition en mer: https://www.youtube.com/watch?v=BE8X3cWsAOM (Blague à part, je me demande si ça n'aurait pas été mieux)