Faux-semblants mais vraies aberrations

C'était presque du Baudelaire...Oui mais presque alors.

Ne vous faites pas avoir avec certaines notes dithyrambiques si vous exigez d’un polar un minimum de cohérence et de véracité dans le scénario qui vous est proposé. Ici non seulement il n’y a pas de vrais rebondissements qui pourraient nous faire tomber de la chaise, mais plusieurs incohérences majeures et autres inepties viennent malheureusement flinguer une idée de départ qui était très intéressante. Surtout que 50% de l'intrigue sera rapidement dévoilée, et la quasi totalité dès le 11eme épisode. Si on rajoute en plus une fliquette gravure de mode, pas très crédible, et qui chouine toutes les 5 minutes à en devenir inable...Bref, vous êtes prévenu.

Baek Hee-Sung, un orfèvre de talent(Lee Joon-Gi) est marié à Cha Ji-Won(Moon Chae-Won) une enquêtrice de Séoul, et ils ont petite une fille. Hee-Sung semble être un mari et un père aimant, mais il cache un é sombre et tortueux et vit en réalité sous une autre identité. Depuis plus de 14 ans, il trompe en effet son monde, et notamment sa femme qu'il a réussi à duper avec une facilité déconcertante. Comment? Tout simplement parce qu'il est atteint d'un trouble psychique qui le situe à mi chemin de la sociopathie et de l'alexithymie. En effet, il ne peut pas ressentir d'émotions, ou plus simplement, faire preuve d'empathie. Son é va le rattraper, à partir du moment où sa femme va être amener à enquêter sur un meurtre en lien direct avec sa vie d'avant, et donc sa vraie identité qui risque de le faire démasquer.

Au début, çà ressemble à des enquêtes différentes qui se renouvellent à chaque épisode, tout en suivant la trame principale. Mais dès le 3e épisode, il ne restera que notre histoire, et c'est tant mieux car on moins on va à l'essentiel. Le scénario part sur de bonnes bases, cela à l'air intéressant et atypique, mais rapidement, on va trop nous en donner, et pas de manière subtile en plus. C'est dommage parce que l'ambiance est bien dosée, la photo superbe et la mise en scène de qualité. Flower of Evil est un polar psychologique où la place de la romance est importante, mais elle est mal exploitée selon moi. De même, les flashback n'amènent rien.

Ce polar aurait pu être très bon s'il ne s'était pas emmêlé les pinceaux dans des incohérences des justifications scénaristiques tirées par les cheveux, et qui va avoir raison de lui, malgré un Lee Joon-Gi encore très bon. D'ailleurs la cascade qu'il réalise au début sur le balcon vaut bien le détour (oui c'est bien lui, il n'est jamais doublé à l'instar d'un Tom Cruise). Moon Chae-Won est vraiment très belle et j'ai flashé sur elle. Le problème c'est qu'elle n'est absolument pas crédible en fliquette : trop bien pomponnée, trop bien coiffée, trop bien sapée : elle est flic ou mannequin? Elle ne se met jamais en danger, ou alors quand elle est dans une situation périlleuse, on dirait une rookie. Mais le plus gros problème, c'est qu'elle chouine trop, à en devenir par moment inable! Alors la femme amoureuse ok, mais jouer de cette façon, non je ne valide pas. Par contre 10/10 à la petite choupinette qui jouent leur fille, elle est trop craquante.

L'antagoniste principal est aussi intéressant, mais il arrive trop tard, et surtout il est aussi mal exploité et trop vite expédié, alors qu'il y avait de quoi faire pourtant. Niveau suspense et rebondissements on reera, parce que comme je l'ai évoqué en introduction, on nous sert presque le dessert avant le plat de résistance. Il y a des raccourcis et des facilités qui font que tout s'emboite trop facilement pour que l'intérêt soit prenant tout du long. Enfin, la conclusion est d'une platitude et d'un banal, qui nous fait presque penser à un dénouement de conte de fées, alors que cela aurait été audacieux de faire tout le contraire justement. C'est peut être pour çà que l'OST est placé judicieusement pour attiser la fibre émotionnelle.

Comme dirait la pub Pirelli, "sans maîtrise la puissance n’est rien". Car oui, ce drama manque de maitrise, d 'intensité et de profondeur. On glisse dessus. Reste des ages plus ou moins intéressants sui vont quand même retenir notre attention. Voilà, maintenant sous forme de spoiler, je vais vous dire pourquoi j'ai été déçu par tant de stupidités dans le scénario. C'est dommage parce que la réalisation est de qualité et la mise en scène a du punch. Alors dans le désordre, plus c'est gros plus ça e niveau conneries:

Et la fin sérieux, c'est quoi cette fin complètement débile et alambiquée? On est dans un polar quand même, pas dans une rom com. On aurait pu faire plus sobre et moins pathos.

Je crois que je n'ai jamais mis une aussi grosse bannière de spoil dans une critique, mais j'ai longtemps hésiter à ne pas en mettre je dois l'avouer. C'est mon coté sadique. Reste quelques bons moments sympathiques, beaucoup trop rares à mon gout. C'est rageant, parce qu'il y avait de la place de proposer quelque chose de vraiment bien. Mais le scénario est vraiment à la ramasse, il y a trop de choses invraisemblables, et il faut être vraiment très bon client pour accepter tout et n'importe quoi. Je mets un peu plus que la moyenne parce que j'aime bien Lee Joon-Gi. Seo Hyun-Woo qui joue le rôle du journaliste Kim Moo-Jin,"ami" d'enfance de notre héros fait le job, mais il est aussi très mal exploité dans la série. La fleur du mal pour moi, c'est Cha Ji-Won, je vous laisse choisir la votre.

Main Theme : SHIN YONG JAE - Feel You

Additionnel OST : LIMYEON - In My Heart