S'il est de bon ton d'écrire une critique une fois le visionnage de la série terminé, l'odeur de King était tellement âcre dans ma gorge, qu'une microcritique s'est imposée d'elle-même dès les premiers épisodes. Donc plus un billet d'humeur de béotien qu'une critique à proprement parler.
Car quasiment tout ce que je reproche à King (en particulier ses adaptations) se trouve à l'affiche : des personnages peu ables à quelques exceptions près, une prédominance de l'enfance, une obsession du contexte familial en déliquescence, les faux mystères pour masquer l'absence de réponse aux vraies questions qui tombent assez rapidement, les parallèles avec ce qu'on pourrait appeler la masse de travaux "à postulat" qu'on trouve chez Stephen King, généralement moins intéressé par donner une "réponse" que de faire son Savant Fou : expérimenter, en imagination bien sûr et fort heureusement, sur des humains, en les plaçant dans des conditions impossibles, qu'il s'agisse du proto-huis clos The Myst, ou Under The Dome, entre nombreux romans et nouvelles, focalisant son talent sur les dynamiques de groupe plutôt que sur le mystère initial.
Certains y voient un problème, mais a-t-on reproché à un film post-apo de ne pas donner de résolution à ladite Apocalypse ? Ou un film de Zombies de ne pas assez se focaliser sur le "pourquoi" des zombies ? Probablement, mais très TRES rarement.
Le problème reste que dans une série télévisée, rares sont les scénaristes qui assument cet aspect "survivaliste", et font miroiter des résolutions qui, la plupart du temps, sont capillotractées, décevantes, et surtout inutiles, focalisant l'attente du spectateur sur un aspect au final mineur et très souvent torché de façon fantoche et artificielle, chose qui génère de la frustration inutile, donne souvent lieu à des basculements comportementaux au niveau des personnages secondaires, voire principaux (non, je n'ai TOUJOURS pas digéré l'affront de Under The Dome!), donnant le (faux ?) sentiment que la série fait du sur-place et écrite avec l'anu, bref, tant de déceptions évitables, et d'ailleurs évitées avec un certain brio par, pour ne citer qu'elle, la série The Walking Dead, qui ne ment pas sur ce qu'elle offre et le fait bien.
Je ne sais pas où cette série va pour l'instant, mais si c'est pour souffrir les incohérences de Under The Dome, je ne sais pas si j'irai jusqu'au bout. Une odeur de NOS4A2 me donne un peu d'espoir, et j'aime, pour l'instant le postulat de départ suggéré, entre conte gore pour adulescents, jeu Borges-ien sur les dynamiques du labyrinthe, creepy pasta sur les vampires ou autres créatures nocturnes (mais bon, ça pue le vampire quand même, un peu, non ?), on parle de The Faraway Tree, de The Watchers sur les internet, donc faisons l'effort de ne par réduire à du King ce qui ne l'est pas, même si, bon, l'influence est plus que marquée, et donnons sa chance à cette série plutôt sombre, cruelle, mais sait trouver, en boitant un peu, un ton qui lui est propre, avant de la crucifier ou de l'encenser.
Donc pour l'instant, je dirais "dispensable, mais au moins sympathique" (et cruelle, parce que purée, ça poutre niveau gore suggéré ou montré...). En m'accordant le droit d'un petit EDIT des familles plus tard...