Si L’Effondrement était une appli, ce serait un GPS en mode hors-ligne qui t’indique froidement : "bonne chance."
Le pitch ? Une série d’anticipation en épisodes indépendants, chacun filmé en plan-séquence (oui, vrai plan-séquence, sans triche ni coupe), qui explore les réactions humaines quand la société moderne s’effondre d’un coup. Plus de pétrole, plus de supermarchés, plus de 4G. Rien. Juste toi, ton stress, et un vélo volé.
Chaque épisode te catapulte dans un décor du quotidien devenu cauchemar logistique : un EHPAD, une station-service, un aéroport, une île pseudo-autonome… et montre, caméra au poing et sueur au front, comment les humains se débrouillent quand l’État, l’électricité et la morale s’éteignent en même temps.
Le parti pris visuel est brillant et étouffant à la fois. Le plan-séquence t’aspire dans l’action sans répit, tu respires avec les personnages, tu cours avec eux, tu paniques avec eux. Et ce n’est pas un hasard : chaque minute de L’Effondrement est une gifle écologique déguisée en thriller sous tension.
Mais attention : L’Effondrement, c’est pas du Mad Max. Pas d’explosions, pas de grosses motos. Juste des gens ordinaires confrontés à l’absurde brutalité du réel, dans une ambiance où le silence des machines fait plus peur que mille zombies. C’est lent parfois, très simple, et ça donne envie de stocker des lentilles et d’apprendre à filtrer son pipi.
Les performances sont crues, naturelles, on dirait presque un reportage en direct sur le chaos. Et ça tape juste, souvent très fort. Peut-être un peu trop pour les âmes anxieuses. Ce n’est pas une série à binge-watcher pour se détendre — c’est une série pour commencer à réfléchir à ton autonomie sans Wi-Fi.
Au final, L’Effondrement est une claque brutale et maîtrisée, qui transforme la fin du monde en miroir salement crédible. Un show qui te dit : "tu vis dans une société", puis qui la démonte pièce par pièce — en silence, et sans transition.