Un pot loin d'être pourri de la philosophie orientale
Saint Seiya à pour démarche et finalité à demi avouée de nous transmettre et de nous enseigner dans ses grandes lignes toute l'idéologie et la philosophie liées au Zen, au Bushido et au Bouddhisme.
Dans sa représentation, Saint Seiya s'apparente à un vulgaire shonen ponctué d'une succession de combats assez violents, mais peut-être était-ce la seule solution pour attirer un public n'étant pas naturellement ouvert à la spiritualité.
Le septième sens aussi appelé l'ultime cosmos n'est en fait que l'allégorie du principe de l'éveil vers la nature et l'absolu. Si vous y regardez de plus près, vous constaterez que chaque instant qui précède le moment où l'un des chevaliers de bronze atteint le septième sens, celui-ci a pleinement pris de conscience d'un enseignement vertueux d'une grande sagesse ou encore et surtout est parvenu à l'oubli de soi-même.
Malheureusement, ce n'est pas une œuvre parfaite dans son intégralité, c'est pourquoi certains dénoteront à juste titre le caractère inégal de certain épisodes par leurs inutilités, en particulier la saga des chevaliers d'acier non présente dans le manga originel.
De même, on constatera aisément l'excellence de l'arc du sanctuaire qui sure qualitativement et intrinsèquement les autres. En effet, celui-ci ayant déjà distillé l'essentiel avec grâce et maîtrise.
On pourra critiquer également le héros principal, Seiya, qui demeure indubitablement le personnage le moins profond et le plus prosaïque de nos cinq chevaliers de bronze. Les seules valeurs qu'il véhicule étant le courage, l'abnégation et la foi aveugle en Saori (Athena). C'est un personnage qui à l'instar des combats violents permet aux spectateurs de s'y identifier sans difficulté, compte tenu de sa constance et de son universalité. C'est donc par une habile pirouette que Kuramada nous propose progressivement de s'intéresser à ses amis qui sont davantage complexes et souffrant de maux autrement plus singuliers.
Seiya peut donc être considéré au même titre que Sangoku pour DBZ, comme le premier vecteur attractif de la série mais aussi comme une ouverture naturelle vers d'autres personnages bien plus profonds.
Les parents s'indignaient devant la violence de ces dessins animés japonais, mais s'ils avaient pris la peine de s'intéresser davantage à ce que leurs enfants regardaient peut-être auraient-ils pu discerner tout l'aspect didactique et spirituel que cette "japoniaiserie" leurs offrait tout au long des épisodes.
Je peux le dire sans honte et sans reproche que Saint Seiya a contribué dans une certaine mesure à mon éducation en développant mon sens critique et en m'amenant naturellement à m'interroger de façon constructive sur la vie, la mort, l'amour et l'amitié. Là où nombre de parents ont lamentablement échoué.
Dans son unicité, Saint Seiya peut donc être considéré comme un "pot pourri" de tout ce qu'un être humain a besoin pour s'accomplir dans sa "Vie", mais contrairement aux textes sacrés, chacun y est libre d'y trouver ce qu'il souhaite et de prendre ce qui lui semble digne d'intérêt.
De tout mon cœur, merci monsieur Kuramada pour ce chef d'œuvre d'onirisme !
(Merci également à toute l'équipe qui a réalisé l'anime, le dessin a été transcendé, la musique est sans doute la plus majestueuse jamais créée pour ce type de et le doublage frôle la perfection.)
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