Une série à la sauce "Netflix Original", donc du cul et des meurtres. J'exagère le trait, mais étant donné qu'on m'a un peu sur-vendu la série, je m'attendais à une oeuvre de qualité et être complètement absorbé par les six épisodes complets de la série. Et autant dire que ça a un peu été la douche froide.
La mise en scène est correcte, elle filme ce qu'il y a à filmer, sans artifices, sans prise de risque. Cela ne m'aurait pas dérangé si le scénario, le jeu d'acteur et la narration n'étaient pas aussi cloisonnés. Oubliez toute aspérité, toute subtilité, tout matière à penser pour le spectateur, on vous tient par la main du début à la fin. La musique nous dicte ce que l'on doit ressentir, les acteurs forcent le trait pour que l'on comprenne bien si ils sont contents, effrayés ou en colère (les trois seuls états par lesquels ils ent d'ailleurs). On finit seulement par continuer à regarder par curiosité, comme on lirait un roman policier de 150 pages sur la plage, à moitié assoupi.
Les quatre premiers épisodes sont donc ables, parfois agaçants, mais se laissent regarder. Les deux derniers sont plus intéressants car c'est à ce moment qu'un élément de narration extrêmement important est dévoilé, ce qui leur permet d'amener un excellent twist final mais qui semble forcé à cause des quatre épisodes précédents étant donné que l'on change de registre quasiment sans transition.
ATTENTION RISQUE DE SPOILS :
Le fantastique arrive comme un cheveu sur la soupe, la projection astrale étant traité comme un Deus Ex Machina et résout absolument toutes les intrigues. Il suffit de compter ses doigts et boum : on est capable de se téléporter et d'avoir une conscience omnisciente. C'est bien trop facile et bien trop mal amené. Si cette idée de projection astrale était présente dès le premier épisode et en filigrane des cinq autres, si celle-ci était traitée comme une technique extrêmement difficile à appréhender, que seules peu de personnes sont capables de maîtriser, la série aurait pu gagner en qualité. Forcé de constater qu'ils ont opté pour la facilité, et que ça ne prend qu'à moitié.
En conclusion, par la faiblesse de son développement narratif, ses facilités scénaristiques et la fadesse de sa mise en scène, Mon Amie Adèle est tout juste plus intéressante qu'un téléfilm du dimanche soir.