Normal People
7.8
Normal People

Série RTÉ One (2020)

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Série géniale... qui se mort la queue

J'écris cette critique rapidement, histoire de sortir la frustration que j'ai en moi.

Cette série est juste parfaite, presque à tous les points de vue, et pas forcément là où on pourrait l'attendre quand on parle de perfection :

en effet, le pilier de cette série, ce sont les deux personnages principaux Marianne (Daisy Edgar-Jones) et Connell (Paul Mescal), qui sont littéralement habités par leurs personnages. Vraiment une prestation mémorable et une alchimie entre les deux acteurs qui est rarissime devant une caméra. J'ai été choqué par l'intensité de Paul Mescal, surtout après Gladiator 2 ^^'

Les scènes d'amour sont belles et intenses, jamais malaisante, presque tout droit sorties d'un tableau.

L'autre point qui fait preuve d'une grande intelligence émotionnelle, ce sont les musiques, qui s'accordent parfaitement aux situations que l'on vit, heureuses, tristes, mélancolique.

Cette série n'a jamais arrêté de me faire penser aux 2 premières saisons de Skins, et c'est un gros compliment.

L'histoire est basique de prime abord, on suit deux jeunes gens du lycée jusqu'à leur vie de jeune adulte, qui vont vivre une histoire d'amour, avec des hauts et des bas. Chacun a ses doutes, ses espoirs, ses névroses. On a le classique de deux classes sociales différentes, qui n'est jamais traité de façon cliché, toujours tout en finesse, avec un vrai propos, sans laisser place au déterminisme qu'on a l'habitude de voir quand ce sujet est traité.

La réalisation et la photo sont simples, exactement ce qu'il fallait je pense pour retranscrire la simplicité de la vie quotidienne. En ce qui concerne la mise en scène et le découpage, c'est un peu plus gênant, on a parfois du mal à comprendre la temporalité car la série a des ellipses, mais ne nous situe jamais réellement, uniquement avec des mois, et tente des flashforwards un peu maladroit qui nous perdent un peu je trouve. Rien de dramatique non plus.


Là où la série se rate complétement je trouve, c'est sur ses dernières minutes. Il semblerait que le livre laisse une fin ouverte à interprétation, et on comprend pourquoi quand on voit que la série prend le parti de forcer le choix au spectateur, ce qui fait s'effondrer tout ce qu'elle a construit pendant douze épisodes. Certes, on comprend qu'ils veulent faire valoir l'évolution des personnages et la maturité acquise avec l'expérience, et malgré ça, la finalité n'amène qu'à un retour au point de départ.

Ils prennent des routes séparées, l'un va aux US, l'autre reste à Dublin. On comprend que Marianne et Connell ont évolué, mais cela n'empêche qu'ils se séparent et ce malgré le fait qu'ils s'aiment et qu'ils soient malheureux à chaque fois qu'ils sont loin l'un de l'autre. Certes ils ne se séparent pas en mauvais terme comme les deux fois d'avant, mais la finalité reste la même.

La série construit quelque chose de magnifique pour nous servir à la fin une morale assez nulle et cynique, digne de notre époque moderne où l'amour n'a plus sa place. Le problème n'est pas le choix de la série de faire différemment du livre, mais plutôt le fait qu'en choisissant de faire cette fin, il aurait fallu une nouvelle ellipse dans le futur pour voir l'aboutissement de quelque chose. Ici, on reste coincé dans une décision sans appel qui renie ce qui a été raconté tout au long des épisodes, avec la désagréable impression d'avoir fait du surplace. Les personnages ont à la fois grandi, ils sont enfin prêt à vivre leur histoire d'amour, libérés de leurs démons, et en même temps on n'aura jamais le droit de la vivre, ni à l'écran, ni dans notre imagination (comme dans le livre), ce qui est quand même très triste je trouve.


J'aimerais que ce soit juste la frustration qui parle, et pourtant selon moi c'est un vrai mauvais choix de la part des scénaristes. Et j'ai bien peur de savoir pourquoi au vu des dernières informations. Ils se sont clairement laissés la porte ouverte à une saison 2, et il est là le problème je pense, la fin n'en est pas vraiment une... ça me rappelle un certain 13 Reasons Why, et on sait ce que ça a donné.

7
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Créée

le 29 mars 2025

Critique lue 3 fois

Alexandre Sadouni

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