Osomosis est une série agaçante. Elle commençait plutôt bien pourtant : un sujet très dans l’air du temps qui pose de vrais questions et surtout une proposition rafraîchissante dans le paysage audiovisuel français. On est toujours heureux de voir quelqu’un d’autre que Luc Besson s’attaquer à de la SF. Mais quel raté...
Commençons par la fin : particulièrement bâclée. Le cut final est brusque, hasardeux, inesthétique et vide de sens. Les solutions n’ont pas été apportées, des choses restent dans le flou. Peut-être est-ce par envie de faire une saison deux (par pitié, épargnez-nous ça), mais dans ce cas, il aurait au moins fallu ménager un suspens.
Autre point déplaisant : les scènes de danse, au mieux gênantes, au pire un cliché navrant. Cette mauvaise tentative de poésie (oh mon dieu, une femme qui dance, que c’est gracieux) est affreusement artificielle et convenue, en plus de devenir répétitive au fil des épisodes.
Ensuite, il y a les incohérences. Pourquoi la jeune fille qui aime peindre
tombe-t-elle dans le coma ? Elle porte pourtant un implant pirate et devrait, logiquement, ne pas subir les conséquences du bug de Martin.
La question de
l’adoption et la perte de souvenirs de l’héroïne
me semble aussi très bancale, de même que la technologie qui lui permet de reconstituer des souvenirs en VR, plus vrais que nature. Plusieurs fois, on semble plus près de la magie que de la science dure. A la décharge de la série, j’ai tellement décroché à partir du troisième ou quatrième épisode, que je suis certainement ée à côté de certaines choses. Et enfin, pourquoi Paul est-il si peu ému par
le coma de sa sœur qui vient de se sacrifier pour sauver l’entreprise tout entière ?
Et puis... le jeu d’acteur. C’est l’ENORME point noir de la série. Rien n’est à garder dans ces performances toutes plus caricaturales les unes que les autres. Les expressions grossières et la très, très, très faibles palette d’émotions de chacun font basculer tous les dialogues dans le ridicule, nous prive de toute empathie avec les personnages et désamorce chaque moment dramatique. Un fiasco.
Quel dommage pour un scénario dont le postulat était vraiment prometteur et qui avait le mérite de nous présenter au moins une histoire homosexuelle, une femme accro au porno, un personnage gros et plusieurs de couleur (même si, évidemment, les deux héros restent blancs et hétérosexuels, as usual).