Rome
7.8
Rome

Série HBO (2005)

Voir la série

Les aléas de jacter à l'ouest

Pensez à quelque chose qui ne vous intéresse pas, mais alors, pas du tout. Non, pas Matrix 3. La danse folklorique Albanaise ? C'est mieux. Voilà, c'est à peu prés l'intérêt que je porte à l'époque Gallo-romaine Cesarienne, d'où mon invincible réticence à voir cette série. Depuis, j'ai découvert que le sujet le plus rédhibitoire ou insignifiant pouvait être le terreau d'un grand film, ou dans le cas présent : d'une grande série.

Les deux saisons de Rome sont brèves mais incroyablement dense en évènements et rebondissements. La série s'étale sur quelques années mais prend bien le temps de poser son cadre et de lier le spectateur aux personnages.
On s'attache facilement aux deux principaux protagonistes, pourtant très peu communs et à toute la galerie de seconds rôles qu'on suit toujours de si prés, et avec une telle régularité qu'ils ne donnent pas vraiment l'impression d'en être.
Une mention pour la justesse de l'interprétation, à tous les niveaux. Aucun visage ne m'était connu mais tous m'ont fait très bonne impression et aucune fausse note ne vient ternir l'immersion. L'écriture des personnages et de leurs dialogues contribue beaucoup à cette impression de 'justesse', les rendant crédibles, humains et touchants.

Plus globalement, j'ai trouvé la série extrêmement puissante par la qualité de sa réalisation (parfois posée, presque contemplative et très dynamique l'instant d'après), ses décors et costumes qui trahissent un impressionnant souci du détail et de la crédibilité, mais surtout pour les vives émotions qu'elle sait susciter, en alternant des scènes d'action aussi brutales qu'efficaces (avec notamment un combat de Gladiateurs, qui enterre gentiment Gladiator malgré la différence de budget) et des ages poignants aptes à nouer ma gorge blasée.

Les auteurs ont su trouver un excellent équilibre entre la reconstitution et la fiction romanesque. C'est sensible dans l'image, avec une vision beaucoup plus sombre et sale que l'habituelle Rome du ciné Américain mais pourtant curieusement lumineuse, avec ses éclairages très contrastés et ses couleurs saturées. Il en va de même pour la construction des intrigues qui conjugue un réalisme violent et pragmatique, partiellement inhérent au choix de l'époque, et un aspect "épopée" lié aux prouesses héroïques de certains personnages.
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleures séries diffusées sur HBO

Créée

le 27 juin 2010

Critique lue 2.4K fois

20 j'aime

Ezhaac

Écrit par

Critique lue 2.4K fois

20

D'autres avis sur Rome

"Six vespasiennes, par un bel homme"*

Deux petites saisons en lieu et place d'une série initialement prévue pour être plus longue: c'est le (seul) constat amer que l'on peut faire une fois le dernier épisode visionné. Quel dommage ! Car...

Par

le 23 oct. 2013

79 j'aime

40

"L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes"

Commençons par le commencement : cette série est marquée du syndrome du slip brésilien que l'on croise sur les plages de Copacabana. Ce concept est assez simple : il s'agit de générer de l'envie,...

Par

le 9 nov. 2012

46 j'aime

10

Bloody hell ! Et tu, Brute ?

"Rome", c'est un budget monstrueux, un ton et des images crues, des décors titanesques qui n'ont pas à rougir face aux grandiloquents péplums de la veine "The Fall of the Roman Empire", narrant...

Par

le 16 janv. 2014

30 j'aime

5

Du même critique

Expérience traumatique

Peu de films ont su me retourner comme l'a fait Martyrs. Je vais éluder le débat stérile sur la légitimité du thème de la torture au cinéma et partir du postulat que la vocation première du film...

Par

le 22 juin 2010

86 j'aime

4

Paris gothique en numérique

Le film qu'il vaut mieux ne pas aimer quand on veut briller en société, tant il se traine une réputation usurpée de nanar. Alors c'est le moment de m'empoigner les couilles et de les poser sur ce...

Par

le 16 janv. 2011

65 j'aime

16