Stephen King's The Shining est une tentative louable mais ratée de réaliser une adaptation plus fidèle au roman que ne l'était le chef d'œuvre de Kubrick. A la fois producteur et scénariste de ce téléfilm en trois parties d'environ 90 minutes, King a choisi de souligner des problématiques propres à son œuvre, voire à sa vie personnelle. L'alcoolisme, peu présent chez Kubrick, en est sans doute l'exemple le plus notoire. Il faut se souvenir des aveux du Maître de l'Horreur quand à son penchant pour la boisson, addiction qui le torturait au point d'aller boire son after-shave en lousdé dans la salle de bains. Nous comprendrons donc quelle est l'importance des réunions d' Alcooliques Anonymes pour Jack et à quel point la boisson a fait de lui un paria dans sa propre famille, lui qui est désormais suspecté en permanence de tout malheur arrivant a chacun. ons.
En définitive, le spectateur doit subir beaucoup d'explications pour pas grand-chose car le spectacle est déplorablement mal joué par des acteurs issus d'un casting bâclé. La mise en scène est d'une nullité affligeante avec des scènes de dispute dignes des plus mauvais épisodes des Feux de l'Amour, des fantômes dont la nature zombiesque ne trompe personne, des scènes voulues angoissantes qui ne sont, finalement, que des redites à la limite du cliché (deux scènes de douche, ça fait beaucoup pour un seul nanar) et pas l'ombre d'un poil de sexualité morbide ou d'un cauchemar vraiment flippant.
Le plus pathétique est l'ensemble d'emprunts faits à Stanley Kubrick pour certains plans en perspective ou en plongée. L'hôtel Overlook s'y prête, mais sans le moindre travail sur la lumière ni sur la photo cela ne donne rien. Le maître, permettez, avait su, lui, tirer la substantifique moelle du roman, pour n'en travailler que l'essentiel et le graver dans nos esprits à violents coups de hache. A tel point qu'à la vision du téléfilm le spectateur e son temps à se remémorer le film de 1980, à voir Nicholson faire le cador, à voir des jumelles parfaites dans les couloirs, à regretter de ne pas entendre Shelley Duvall pousser des cris de terreur et à se dire que Kubrick était très fort pour lui secouer les tripes en gérant les ambiances décalées et que l'affaire aurait bien dû en rester là.
Le verdict est donc sans appel : il faut lire le livre de King, acheter le film de Kubrick pour le regarder plusieurs fois et ne pas dépenser un kopek ou une once de son temps pour ce remake qui n'aurait, je vous le promet, jamais dû voir le jour. A force de vouloir tout expliquer en détail, on finit par noyer le poisson. Le spectateur est intelligent, il n'a pas besoin de ça.