Plongée dans la Lettonie soviétique de la fin des années 70...
Dans une société dirigée et espionnée en permanence, toute tournée vers la grande soeur russe, deux jeunes personnes se rencontrent le plus simplement du monde. Il n'y a d'ailleurs que la rencontre de simple dans cette histoire d'amour entre un costumier et une metteuse en scène car tout semble se liguer contre eux ! Le montage de la pièce de théâtre est sans cesse repoussé (voire compromis) par les cadres du parti, peu convaincus par les aménagements de la jeune fille. Au fil des jours, ils imposent un diktat et modifient la pièce pour la rendre compatible avec l'idéologie communiste dans l'espoir de la présenter à Moscou. L'espace de liberté artistique se réduit comme peu de chagrin.
Pendant ce temps, comme dans toutes les sociétés opprimées, se développe une économie souterraine qui permet à certains de s'enrichir ou tout simplement de survivre. En cette fin des années 70, le bloc de l'est rêve de jeans, de Marlboro, de téléviseurs et d'électroménager dernier cri, symboles ultimes de liberté et de résistance à l’oppression soviétique. L'opulence et la modernité de l'ouest font rêver derrière le rideau de fer.
Dans l'ombre, le KGB surveille son petit monde, essaie de réguler ces trafics. Apparait alors un jeune espion zélé redoutable, Maris, dévoré par l'ambition, sadique et manipulateur. L'enquête sur l'origine de la production de jeans tournera très vite au face à face, sa résolution devenant obsessionnelle pour l'espion. Aveuglé par la fureur, il cherchera à détruire par tous les moyens son rival. L'amour au fil du temps s'est invité dans la partie ; la frustration, la jalousie attise la colère de l'espion qui utilise toutes les ruses pour détruire le costumier en le faisant interner.
Un récit doux amer sur ces années d'oppression terribles, cette société de surveillance où chacun peut trahir, où le destin des uns subit les caprices ou les obsessions des autres. La série s’appuie sur une toile de fond historique rarement abordée à la télévision : la vie quotidienne sous le joug soviétique en Lettonie, marquée par la surveillance, la paranoïa et la répression, mais aussi par un irrésistible désir de liberté. À travers la contrebande de jeans, de musique rock et de livres interdits, Soviet Jeans montre comment la jeunesse lettonne défiait le système, parfois au péril de sa liberté ou de sa santé mentale, comme en témoigne l’enfermement en hôpital psychiatrique des plus récalcitrants.
Un duo de personnages principaux plein de fraîcheur et un très beau rôle de méchant sadique pour Igors Selegovskis. Je ne serai pas surprise si une saison 2 suivait !