La construction de l'univers de Tales From The Loop est somptueuse, toute en subtilités visuelles esquissant un monde plus doux dans son rapport différent à la technologie, apparemment plus lent, plus harmonieux, dans une symbiose presque naturelle. La musique est tout bonnement exceptionnelle, et est pour moi l'habillage sonore le plus parfait qu'il m'ait été donné d'écouter dans une série.
Malgré toutes ces qualités, et bien que je sois particulièrement client des oeuvres contemplatives, force est de constater qu'il y a vraiment trop peu de matière à se mettre sous la dent quand on en vient aux histoires proprement dites. Elles sont toutes des variations sur les thèmes les plus classiques de la science-fiction, et bien qu'elles mettent l'humain et son expérience du temps au centre de l'histoire, on finit par rester sur sa faim à force de se voir ref une explication. Je respecte les films de genre qui refusent de montrer les rouages et qui laissent la part belle à l'imagination, mais c'est ici trop souvent un prétexte pour des raccourcis ou des facilités qui gachent le plaisir. Je pense notamment à (spoiler épisode 8)
ce coup d'enjamber un ruisseau gelé qui semble être une explication suffisante à un enfant qui reste en stase pendant 25 ans qui m'a vraiment fait pester à haute voix et a failli me priver de la magnifique scène qui suit.
Il en reste une série à part, indéfinissable, pas toujours ionnante mais qui marque tout de même par sa force d'évocation.