The Leftovers parle des deuils qui ne peuvent pas se faire, des questions qu'on ne peut pas poser, de la douleur sourde des choses qui ne se diront jamais.
Ce qui intéresse ici c'est la manière dont les personnages subissent l'absence : celle des mystérieux disparus, mais aussi l'absence d'une épouse devenue catatonique, d'un père inconnu, d'une mère qui choisit d'abandonner sa famille sans dire un mot.
L'absence apparaît comme intolérable : pour continuer à vivre, "ceux qui restent" ont besoin de mettre des mots sur ce qui les ronge. Ils ne peuvent pas : le deuil leur est interdit et ils doivent composer avec le vide que les absents laissent derrière eux.
Moi j'ai beaucoup aimé la série pour son thème plutôt original et son traitement efficace.
Le personnage central est attachant et bien interprêté, les personnages secondaires se révèlent lentement mais surement au fil des épisodes (mention spéciale au prêtre)
On a droit à de très belles scènes qui arrivent à prendre aux tripes.
Le premier épisode m'a fait un peu peur en versant dans l'hyper-pathos avec son thème musical larmoyant resservi à outrance, mais c'était peut-être nécessaire pour plonger dans l'univers particulier des personnages.
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Et puis j'ai bien aimé la conclusion : une lettre d'adieu, de celles que les personnages auraient tellement voulu avoir... qui ne sera sans doute jamais lue puisque son auteur semble choisir de rester.
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Ce n'est pas tout à fait un sans faute pour moi, mais dans l'ensemble une excellente saison qui m'a franchement accroché.
J'attends la suivante, sans y placer trop d'espoir histoire de pas être déçu : je me méfie d'un scénario en roue libre après une première saison qui aurait sans doute pu se suffire à elle même.