Pionnier de l'Isekai et pour bien des raisons unique en son genre, ses créateurs avaient pour vocation d'allier à parts égales des éléments de shônen et de shôjo.
Scénario :
Hitomi est une lycéenne ionnée de cartomancie et d'athlétisme, menant une vie tranquille entourée de ses amis proches. Depuis peu, son talent pour la voyance a pris une autre ampleur : Hitomi est victime de visions du futur de plus en concrètes et intenses. Un jour, l'une d'elle se matérialise, et notre héroïne se retrouve face à une colonne de lumière de laquelle apparaît un dragon poursuivi par un jeune homme d'un autre temps. Il s'agit de Van Fanel, prince héritier du trône de Fanelia, dont la couronne dépend de sa victoire au cours de ce combat.
Van sauve donc Hitomi de ce péril, arrache de ses entrailles le cœur lithique du dragon, et un autre pilier lumineux les enveloppe pour les emmener dans le monde de Van, la planète Gaïa. Calque étrange de notre Terre que l'on aperçoit lointainement dans les cieux, Gaïa se trouve dans une époque pré-industrielle dans laquelle les Mechas steampunk (appelés Guymelefs) sont monnaie courante. Alors que le spectre de la guerre et de la conquête impériale plane sur sa patrie, Van endosse le millénaire Escaflowne, Guymelef légendaire qui ne s'éveillera de nouveau que grâce à un cœur de dragon, armure ultime d'origine atalante.
Hitomi trouve donc sa destinée entremêlée à celle de Gaïa, tandis que ses pouvoirs grandissent au point de faire d'elle une véritable prophétesse.
Personnages :
Escaflowne fait la part belle au développement psychologique de ses personnages. Hitomi est une héroïne réfléchie et intelligente mais terriblement humaine : amoureuse transie mais parfois guidée par la jalousie, bienveillante mais abusant parfois de ses pouvoirs de médium, on vit avec elle l'anxiété mêlée d'émerveillement ainsi que toutes les émotions conflictuelles et inhérentes à sa situation hors norme.
Van, roi adolescent au cœur d'un conflit politique, d'abord gamin revêche et vindicatif, grandit malgré lui à cause de ce contexte violent. S'ajoutent à eux des personnages comme Allen et Mirana, respectivement capitaine et princesse du royaume allié, loins d'être en reste en terme de charisme. Enfin, l'un des plus fascinants, Dilandau, commandant sadique et instable de l'armée impériale ennemie. Les différentes relations entre les personnages sont empruntes d'une complexité et d'un réalisme appréciables. Développées avec beaucoup de soin et de subtilité, elles seront aussi importantes au scénario que tous les autres éléments qui le composent.
Graphismes et musiques :
Les graphismes détiennent la somptuosité détaillée des animes des années 90s, mais certaines caractéristiques physiques exagérées (typiquement, la taille des nez) pourront dérouter les nouveaux spectateurs. Les différents personnages et civilisations sont tous emprunts de leur propre identité. La sensation de contempler un monde étranger est divinement réussie.
A cela s'ajoutent les musiques spectaculaires de Yoko Kanno. Ai-je besoin d'en dire plus que ce simple nom?
Avis général :
Vision d'Escaflowne a réussi le pari de créer une atmosphère unique et prenante. Inspiré par un voyage au Népal, son créateur a su lui inf toute la beauté et la mystique que l'on attendrait d'une Terre alternative sur laquelle le fantasy prend la place de notre science. Univers bien construit aux personnages attachants, l'originalité d'adapter les méchas présents dans l'histoire au niveau technologique de l'univers est bien pensée.
Le scénario, bien ficelé et prenant, donne autant de place aux personnages et leurs relations qu'aux combats (typiquement, un combat majeur aura lieu dans la majorité des épisodes). Son principal défaut aura été d'avoir son budget réduit d'une quarantaine à seulement vingt-six épisodes, ce qui met parfois à mal le rythme de l'histoire, dont les plot twists se trouvent assez condensés sur la fin.