Il y a de cela quelques semaines, j'avais lancé le premier épisode de "The Gem of Life", qui est une des plus grosse productions TVB des années 2000. J'ai regardé 2-3 épisodes, et j'ai trouvé ça... soulant. Les personnages étaient pénibles et caricaturaux au possible, les péripéties étaient dignes d'une telenovela, bref, j'ai pas accroché du tout. J'ai alors lancé une autre série sur base uniquement du casting: Deric Wan (Return of the Condor Heroes) en tête d'affiche? Good, tentons, ça peut pas être pire que l'autre série asseptisée.
Ben ça a déé mes attentes.
D'entrée, on nous pose le contexte avec le personnage de Simon Yam, le héros de l'histoire, qui sort de prison à 30 ans, sans savoir quoi faire de sa vie, parce qu'il a toujours baigné dans l'environnement des triades depuis son adolescence. Il est bourru, outragé par le regard condescendant qu'on pose sur lui (notamment celui de sa belle soeur), pas très subtil ni très tendre. Mais on se rend progressivement compte de ses qualités, sa fidélité envers ses anciens frères de triade, son affection envers son ex-petite amie malgré le fait qu'elle l'ait "trahi" en épousant celui qui l'a envoyé en prison, son envie de ne plus décevoir son grand frère... Non, ce n'est pas un mauvais bougre. Et la narration sait le rendre attachant et charismatique sans faire de lui un héros flamboyant plus fort et plus génial que tout le monde.
Le second héros de l'histoire, c'est Deric Wan. Flic en infiltration dans le gang de Simon Yam, il nous est décrit comme un brave gamin qui veut rendre sa mère fière de lui, mais qui souffre de ne pouvoir lui dire la vérité sur son état de flic. Tiraillé entre sa mission de taupe et ses compagnons de triade pour lesquels il ressent une réelle fraternité, il ne veut trahir aucun camp, mais il devra faire des choix. C'est un perso très touchant, dont j'ai trouvé le traitement un peu injuste à la fin. En tout cas, l'interprétation de Deric Wan était excellente, et ça ne m'étonnerait pas que ça soit grâce à ce rôle qu'il ait décroché le premier rôle de Blood of Good and Evil (d'ailleurs, les deux séries partagent un peu le même ton et des similitudes).
L'héroïne principale est jouée par Yammie Lam. Elle est cet archétype de la fille à forte tête aux cheveux courts, très populaire à cette époque-là dans les séries hongkongaises (re-coucou Blood of Good and Evil). Même si le personnage n'a pas particulièrement retenu mon attention, elle a au moins le mérite de servir l'intrigue et de ne pas juste être là pour servir de love interest au héros.
En parlant d'intrigue justement, l'histoire s'enchaine à un rythme soutenu, sans ab des retournements de situation. Chaque arc succède à un autre de façon smooth, et le tout est clôturé en seulement 20 épisodes. Court, intense, propre, efficace.
Après, y a pas mal de trucs qu'on voyait venir avec de gros sabots. La morale restera toujours de faire le bien, d'être loyal et de privilégier sa famille, ou sinon on se ramassera les foudres du karma. Mais j'ai quand même é un très bon moment devant cette série alors que je ne m'y attendais pas. Je ne l'avais jamais vue quand j'étais jeune, donc ce n'est même pas le filtre de la nostalgie qui parle.
Comme quoi, si je veux découvrir des pépites de la TVB, faut vraiment que j'aille fouiller dans celles des années 80. C'était décidément l'âge d'or du cinéma et de la télévision hongkongaise.
Ah oui, un mot sur le générique: la chanson interprétée par Dave Wong est très connue et je ne savais pas du tout qu'elle avait servi de thème principal pour une série! Très surprise quand j'ai entendu les premières notes du générique ^^