Réalisée par Jean-Baptiste Saurel (Zénithal) et Émilie Noblet (Bis Repetita), cette nouvelle relecture française des aventures du célèbre justicier masqué californien bénéficie d'une mise en scène appliquée, d'une photographie soignée, et de décors et de chorégraphies qui ont de la gueule, conférant à l'ensemble de cette mini-série une touche de romanesque bienvenue.
Malheureusement, ces points positifs sont contrebalancés par un problème évident (et majeur) d'écriture et de rythme.
D'un côté un Don Diego de la Vega influençable et réservé, de l'autre un Zorro vaillant et plein d'assurance. Voir Don Diego en plein conflit intérieur, devant jongler avec son alter-ego masqué et les responsabilités qui en découlent aurait pu être très sympa.
Mais cette bonne idée est traitée en trop grande partie sous la forme d'un vaudeville paresseux, qui ne décolle ni ne surprend jamais vraiment.
Ajoutez à cela un humour à la «OSS 117» qu'on veut absolument accoler à l'univers, très différent, de Zorro, et vous vous retrouvez (à quelques exceptions près) avec des blagues assez lourdes et redondantes, ainsi que certaines scènes absurdes (pas dans le bon sens du terme, comme celles avec le fantôme du père) ou inutilement étirées qui n'ont pas vraiment leur place dans le récit.
Et c'est d'autant plus flagrant quand on voit Dujardin (un bon choix de départ pour incarner ce Zorro sur le retour) hésiter tout du long entre jouer Don Diego et Hubert Bonisseur de la Bath.
Bref, une nouvelle production plus proche de la farce que de la série aventuresque (malgré quelques chouettes scènes de duels à l'épée), et devant laquelle je me suis globalement plutôt ennuyé. Et c'est dommage, car il y avait clairement du potentiel.
Une série plus axée premier degré et de meilleurs scénaristes/dialoguistes auraient sans doute été la bienvenue pour donner à Zorro l'ampleur et le rythme qu'il méritait. 4,5-5/10.