Désir sexuel insatiable comme sensualité dangereuse du vampirisme ; jolie illustration de pochette ! Infiniment plus jolie et attrayante que celles des deux derniers (ou premiers) de Type O !
Oui, jolies et attrayantes, les deux modèles sur la version régulière de Bloody Kisses (ou Things Worse Than Death and Other Acts of God à l'origine), on les reluque aussi sur la version 2.0. Mais quelle est cette version 2.0 au juste ? Voilà : puisque Peter Steele était un éternel insatisfait, quelques mois après la sortie de l’album original, le grand ténébreux décida de nous balancer une deuxième version en digipack de l’album (et ma chronique sera sur cette deuxième version, vous l’aurez compris) avec comme photo de pochette ces deux charmantes dames lèvres contre lèvres plutôt que joue contre joue. La playlist de cette édition inédite fut donc remaniée en redistribuant les titres dans un ordre différent supprimant les We Hate Everyone et Kill All The White People afin de rajouter l’excessivement sombre Suspended in Dusk.
Avant d’entendre cette édition qui ne me semblait rien de plus qu’un caprice du Géant Vert, j’étais loin de croire qu’elle était nécessaire. Pourtant, dès la première écoute, on s’aperçoit d’une fluidité et d’une certaine harmonie qui manque à la version originale à cause des deux pièces plus agressives mais tout de même excellentes, faut le mentionner. Comme tous, j’adore la version régulière et elle restera toujours le classique du groupe mais cette version de l’opus est au moins aussi exaltante.
Dès le commencement, on pénètre encore la Femme Chrétienne mais ensuite, on submerge dans un « désordre harmonique » hyper intéressant car la suivante est déjà la pièce éponyme, donc, on e d’ambiances hippie-accoustiques (la partie To Love God de Christian Woman) à gothique, à hard/soft rock avec Too Late: Frozen et Blood & Fire. Puis voilà qu’on se rend compte que finalement Bloody Kisses n’est pas un album tant gothique mais plutôt psychédélique (attention, ce n’est pas du Electric Wizard non plus) avec une atmosphère estivale sans pour autant être un disque à faire jouer lors d'une épluchette de blé d’Inde. Je vous parle de rock psychédélique tendance fin décénnie 60 teinté d’influence des Beatles, si si ! Je m’explique : le fait que les Can’t Lose You (avec un sitar) et Summer Breeze (reprise de Seals & Croft) se suivent nous plonge dans un climat peace and love printanier (pour ceux qui trouvent que le mot estival est exagéré). Et justement cette dernière accouche toujours de Set Me On Fire dans cette ambiance psychédélique due, entre autres, au synthétiseur de Josh qui est, de toute façon, présent sur chaque compos.
Puis la voilà la p’tite nouvelle : cinématique et intime, Suspended in Dusk d'une durée de 8 minutes 35 s’avère être la composition la plus sombre et doom du groupe sanguin. On retrouve donc, pour closer ce chef-d'œuvre, le « gothicisme » des débuts du disque avec celle susnommée suivie de leur plus grand hit, Black #1 (Little Miss Scare-All).
Je vous parlais de Summer Breeze plus haut ; TON a également enregistré une version de celle-ci s’intitulant Summer Girl avec des modifications dans les paroles mais je dois vous spécifier qu’elle n’a pas plus été sélectionnée pour cette édition des Sanglants Baisers due à l’avertissement de possibles poursuites de la part de Seals & Croft à l’époque. Dommage. Toutefois, vous la retracerez sur YouTube, pour ceux que ça intéresse.
Alors quoi penser de cette insolite version alternative ? Bah, c’est en l’écoutant qu’on comprend pourquoi Peter avait l’impression que le rythme de l’album original était cassé à cause de deux pièces davantage rapides. Mais personnellement, je trouve cette deuxième édition aussi épique que l’originale, d’ailleurs, Suspended In Dusk en est en grande partie la raison. Et puisque l’une version n’efface pas l’autre, donnez au moins une oreille à celle-ci car quoi qu’il en soit, ces modifications n’empêchent en rien Bloody Kisses d’être la pierre angulaire de la carrière de ces négatifs négationnistes de leur talent.