Après un Watchmen plutôt très convaincant en ce qui me concerne et un V pour Vendetta extrêmement surestimé, j'attendais de From Hell, une oeuvre qui me permettrait de concevoir en quoi Alan Moore est considéré comme un génie. C'est un peu raté.
La plupart des critiques négatives (et certaines positives d'ailleurs) diront que le dessin est horrible, mais moi au contraire je trouve que c'est le seul intérêt de la BD. C'est un dessin crade et poisseux qui sert le propos. Le problème du dessin c'est que non seulement, on ne reconnait pas toujours les personnages ni ce qu'il se e sur la case, mais que sur 500 pages tu finis par faire une indigestion. Surtout si on ajoute 80 pages de commentaires d'Alan Moore que personne n'aura le courage de lire après s'être infligé ça.
La BD est interminable, j'ai dû mettre 1 mois et demi à la lire et à chaque fois c'était une corvée. Alan Moore après un travail de documentation qu'on nous présente tel Kubrick sur Napoléon, ce qu'il résulte de ce travail, c'est donc l'histoire de prostituées qui vont faire chanter la famille royale et qui vont être toutes tuées les unes après les autres pour cacher une affaire de coucherie.
Alors comment l'auteur va réussir à partir de cette intrigue simple à intéresser le lecteur sur 500 pages ?
Eh bien il ne peut pas. La première chose évidente c'est que dans une oeuvre, il y a un problème lorsque des événements se produisent plusieurs fois sans variations. Le modus operandi ne changeant pas : je n'en pouvais plus de la calèche, des raisins et de la mise à mort. Alors pour éviter la lassitude, on ajoute de-ci de-là des éléments hors sujet comme Oscar Wilde ou Elephant Man et on saupoudre le tout de théories du complot.
Le point le plus énervant c'est de toute évidence les francs-maçons, élément scénaristique qui n'a de but dans l'histoire que de nous noyer sous des absurdités ésotériques et de nous faire avaler des couleuvres de plus en plus grosses. Franchement la visite maçonnique de Londres est une torture, c'est la première fois que je sautais des pages dans un livre ou une BD mais c'était un cas de force majeure. Même les complotistes d'internet trouveraient cela ridicule. C'est excessivement prétentieux, excessivement poussif, l'apothéose sera les scènes où Jack l’Éventreur sera propulsé dans le futur et les scènes finales de 4e dimension, l'auteur qui voulait avoir un propos révolutionnaire et psychologique a définitivement sombré dans le nanar.
A se demander où est l’intérêt. Certainement pas dans une fresque de fait divers qui aurait engendrait le XXe siècle ou autre absurdité prétentieuse de ce genre. Le mystère ? On connait le coupable, le motif, les protagonistes et la résolution depuis le début. Un discours novateur sur la folie ? La personnalité de Jack étant en réalité sans intérêt on reera. Et ce n'est pas le discours légèrement marxiste ou féministe qu'il y a en sous texte qui viendra rehausser l'expérience.
From Hell c'est donc une BD qui s'est perdue entre sa grande documentation et ses prétentions absurdes pour au final aboutir à une oeuvre qui ne dit rien et est complémentent indigeste.