Très souvent présentée en tête de rayon, cette série m’intriguait depuis des années, alors même que son dessin ne m’inspirait guère. Je viens de craquer et de lire le diptyque 13/14. Chaque aventure de Larry Max, agent du fisc américain, se déploie sur deux tomes de 48 pages, ce qui lui donne une plaisante profondeur.
Piégé par une jeune et charmante tueuse, Larry ne dispose que de dix jours pour retrouver un trésor de guerre de l’armée impériale, amassé en Chine lors de la Seconde guerre mondiale. Les points de vue américains, japonais et chinois sont adroitement présentés. Les caractères des protagonistes ne brillent pas par leur complexité, mais n’est-ce point la règle du genre ?
Le dessin de Bernard Vrancken est surprenant, il allie des décors photoréalistes avec des personnages aux visages plus simples et aux expressions souvent figées. Larry ne manque pas de sang froid et n’exprime guère ses émotions.
Stephen Desberg propose un scénario habile. Hélas, le découpage des planches est déroutant. Il multiplie les ellipses, les flash-back et les histoires parallèles… Je le soupçonne de jansénisme, la lecture de ses bandes dessinées ne saurait être un futile divertissement, mais un exigeant exercice cérébral. Un I.R.$. se mérite !
Mai 2018