Recueilli par son oncle et sa grand-mère après la mort de son père et le coma de sa mère, revenu, un bras en moins, d’une zone de guerre où des armes de destruction de masse ont été employées, Levius n’a, c’est naturel, plus goût à rien, surtout pas à la vie. C’est sans doute pour cela qu’il opte pour un sport où règne la mort : la boxe mécanique.
Dans des arènes gigantesques se masse une foule bruyante et fascinée par les combats sans merci que se livrent des individus ayant troqué une part de leur être contre des prothèses mécaniques décuplant puissance et résistance. Véritables jeux du cirque, cette attraction permet de détourner les yeux du conflit, voisin, qui réduit, pendant ce temps, une partie du monde à l’état du ruines.
La première chose qui séduit dans Levius tient sans doute au monde dans lequel se déroule l’action. Un univers steampunk habilement construit qui permet de peindre un environnement urbain dans lequel les indices du progrès, industriel, se donnent à voir par les effets de contraste qu’ils suscitent. D’autant que la mécanisation ne touche pas que l’environnement des personnages, mais s’ancre jusque dans leur chair.
C’est ensuite la manière d’aborder le thème du combat, par le biais de la boxe mécanique, qui convainc définitivement le lecteur. Ici, les affrontements, sanglants, apparaissent rapidement comme des métaphores. En premier lieu des combats intérieurs que mènent les protagonistes, des quêtes intimes qu’ils poursuivent. En second lieu du contexte politique qui sert de cadre à l’histoire, cette guerre absurde et atroce dont nombre de citoyens, à la manière du héros, portent les stigmates. De quoi faire, d’ores et déjà, de Levius un titre marquant.
Chronique plus détaillée et illustrée sur actuabd.com:
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