Seven Deadly Sins est un manga sans saveur, son auteur se contente de reprendre tous les éléments récurrents du nekketsu et de la fantasy, et d'y ajouter une bonne dose de fan service. Des personnages mignons et mystérieux pour attirer les filles, des pouvoirs infinis et un peu de ecchi pour exciter les garçons, une mascotte pour les plus jeunes... Tout est calculé pour faire vendre un max de tomes. Aucune prise de risque, aucune personnalité.
Chaque situation, chaque personnage, a déjà été vu un bon millier de fois. L'équipe des 7 Péchés capitaux est composée d'archétypes, allant du bourrin faussement cruel à l'androgyne insensible, en ant évidemment par le héros à l'allure enfantine et au é mystérieux. Mention spéciale pour la princesse au grand coeur qui s'éprend du héros, comble de l'originalité.
L'histoire progresse à un rythme soutenu, les Péchés -censés être des fugitifs insaisissables- se réunissent en un clin d'oeil et la menace se précise. Pouvoir corrompu, méchants en quête de puissance manipulés par des méchants encore plus méchants, trahisons, fées, démons, retrouvailles avec d'anciens alliés és du côté obscure... L'auteur nous sort toute la panoplie en l'espace d'une centaine de chapitres seulement. Je mentirais si je disais m'être ennuyé en lisant ce manga, mais je n'ai rien ressenti, à une ou deux exceptions près. Les romances ou retournements de situation sont trop classiques et téléphonés pour émouvoir. Alors la princesse possède un pouvoir endormi méga puissant dont seul le méchant était au courant ? Oh my, quel choc !
Seven Deadly Sins n'est pas sans me rappeler Fairy Tail, pour son aspect complètement prévisible, mais Mashima est beaucoup plus "généreux" que Suzuki. Fairy Tail fonctionne à l'exagération : les sentiments des personnages, les discours sur l'amitié, les ennemis toujours plus dark, les pouvoirs spectaculaires, des boobs à n'en plus finir... De son côté, Seven Deadly Sins est plus sobre, ce qui est une qualité en soi mais relève l'insipidité de l'ensemble. Même les combats -pourtant bien foutus- perdent en tension, en raison de la quasi-immortalité des protagonistes. L'un d'eux est littéralement immortel, et deux autres parviennent à recoller un membre qu'on venait de leur couper. Easy.
J'ai cru comprendre que ce manga était un succès commercial et critique, j'imagine qu'il est idéal pour s'initier aux shonens. Il est en revanche 100% dispensable pour quiconque y est habitué.
EDIT du 07/02/2019 : Mon avis sur Seven Deadly Sins n'a pas changé mais j'aimerais étoffer un peu la critique en citant deux défauts majeurs du manga.
Le premier, c'est l'étroitesse de l'univers. Certes il y a des fées, des anges, des démons et tout ce que tu veux mais chaque antagoniste est lié de près ou de loin à l'un des 7 Péchés, que ce soit son frère, son ancien allié ou sa cousine germaine. Et ce n'est pas l'action qui se concentre sur un petit groupe de personnages mais le monde entier qui tourne autour des protagonistes, c'est une astuce de scénariste pour créer de l'enjeu. La situation est tout de suite plus dramatique si le grand méchant est le frère du héros... Ce procédé est hélas fréquent dans les shounen d'aventure qui s'étirent.
Le second défaut est lui aussi un grand classique, il s'agit des rapports de force complètement bancals. La puissance des personnages joue au yoyo, elle évolue en fonction des besoins du scénario, c'est aussi simple que ça. Il y a bien peu de power-ups à proprement parler, les persos se contentent d'attendre le dernier moment pour révéler la technique qui va renverser le combat, du moins jusqu'à ce que l'ennemi en fasse autant...