Henry Bauchau disait un jour : « un tableau, il faut aussi qu'on l'entende... ».
C'est quelque chose qui m'a immédiatement frappé : dans les premières pages de « Tout seul », nous suivons le vol d'une mouette dans l'immensité du ciel marin. Le dessin est sobre, sans fioritures quoique précis, les planches sont composées de 90% de blanc. Quelques lignes pour la forme de la mouette, quelques autres pour les vagues qui s'avancent. Il ne m'en faut guère plus pour entendre leur clapotis, le bruit du vent chargé d'embruns, le battement sourd des ailes qui ploient. Toute la machinerie des sens annexes se met en branle et délivre à une sorte d'ouïe intérieure les sons attendus.
Pour le reste : un magnifique conte à découvrir.