Une fissure dans le ciment

On se souvient vaguement du petit charme de Week-end, le précédent film du britannique Andrew Haigh. 45 ans est d'un tout autre calibre dans un registre pourtant assez balisé dans le cinéma anglais de l'étude psychologique du couple. Dans ses meilleurs moments, par son ton, légèrement ironique et très touchant, il fait penser aux films des débuts de David Lean (Brève rencontre, Les amants ionnés). La réussite de 45 ans tient d'abord par son scénario, irablement écrit. Ce vieux couple, qui s'apprête à fêter ses 45 ans de mariage et qui habite la campagne de l'est de l'Angleterre semble s'adorer et n'avoir aucun secret l'un pour l'autre. Sauf que non et le film montre comment la résurgence d'une histoire du é depuis longtemps enfouie peut venir ébranler un édifice patiemment construit année après année et remettre en cause ce ciment que l'on appelle confiance. C'est fin, délicat, mis en scène sans génie, certes, mais interprété de façon magistrale par Charlotte Rampling et Tom Courtenay. Un film qui touche au coeur des sentiments et tire quelques larmes en son dénouement

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le 11 déc. 2016

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Cinephile-doux

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