9 semaines ½
5.5
9 semaines ½

Film de Adrian Lyne (1986)

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Le sourire de Mickey

Un film que j'ai vu ado en salle à sa sortie, en pleine Rourkemania. Des années après, il reste un film décevant, certainement très loin de ce que souhaitaient Adrian Lyne et Mickey Rourke. On sent pourtant qu'il y avait potentiellement de quoi faire un grand film, surtout avec un tel duo d'acteurs. Le film est resté célèbre pour ses scènes de sexe musicales, un peu ridicules aujourd'hui car filmées comme des clips tape-à-l'oeil et invraisemblables. Et le cultissime striptease de Kim Basinger a malheureusement relégué à l'arrière-plan le vrai sujet du film, bien plus sombre et intéressant, qu'est le sadomasochisme.

Le roman - que je n'ai pas lu - dont est adapté le film traite du sujet de manière très crue et dérangeante. Adrian Lyne n'a évidemment pas pu l'adapter tel quel et son film a même été censuré de quelques scènes. Il ne reste donc plus une trace du vrai sujet du film. C'est ce qui pose problème, car on ne comprend pas vraiment pourquoi Elizabeth quitte John. Le fait qu'il soit secret et dominateur ne justifie pas l'état dépressif dans lequel elle se retrouve à la fin. Dans le roman, elle est brutalisée physiquement, ce qui n'est pas le cas dans le film. Il y a un décalage incompréhensible entre le côté fun des clips de sexe et son état dépressif à la fin.

On comprend que Lyne s'est retrouvé le cul entre deux chaises et c'est pour ça que son film ne fonctionne pas bien. Et pourtant, il reste quelques scènes incroyablement anxiogènes qui donnent un aperçu de ce qu'aurait pu être le film, celle sur la maison flottante par exemple (ma préférée) où Rourke se montre génialement inquiétant en ne faisant absolument rien. Toutes les scènes calmes en intérieur entre Rourke et Basinger sont magnifiques et subtilement angoissantes et montrent bien que Lyne aurait pu faire un film autrement plus génial avec ces deux acteurs.

Même si le film n'est pas entièrement réussi, il permet au moins de voir quel acteur exceptionnel était Mickey Rourke. Avec sa présence animale, son regard énigmatique et son jeu subtil, il était l'acteur idéal pour un tel sujet, mais je ne pense pas que le résultat final corresponde à ce qu'il espérait.

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le 20 août 2024

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Maîrrresse

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