Deuxième film seulement de Kevin Reynolds, et déjà une très belle maîtrise formelle, alternant plans des grands espaces caillouteux d'Afghanistan et plans ultra rapprochés à l'intérieur du char militaire russe, comme pour suggérer l'impitoyable étroitesse d'esprit du commandant du blindé opposée à l'ouverture naturelle vers les autres et leur culture du pilote Konstantin.
Cette dichotomie va nourrir l'essentiel du film, offrant une peinture humaine assez nuancée bien que calibrée pour le cinéma US des 80's.
Sorte de pendant en beaucoup plus subtil de "Rambo III" sorti la même année, Reynolds y expose une donnée certes bien connue (le militaire qui ne veut pas obéir aveuglément) dans un environnement et au cœur d'un conflit rarement exploités, épousant avec talent son décor, le réalisateur compose des plans forts, marquants, parfois même assez bluffants, le tout dans une narration à la parfaite maîtrise rythmique, variant les moments d'action et de temps calme avec brio.
Un film qui secoue (cette scène d'ouverture ! ), sans gras, fort d'un découpage ultra efficace, beau et puissant, qui me fait dire à quel point la carrière de Reynolds, plus qu'honorable, aurait pu (dû) être encore plus belle.