C’est l’histoire d’un nounours tout mou [tout doux et surtout aimant] (Aymeric le père nourricier) qui se fait voler sa paternité par Flo (la mère génitrice manipulatrice et abjecte) et dans une moindre mesure par Christophe (le père géniteur) et pire encore se fait déposséder et escroquer le récit de cette paternité.
On ne peut que louer en partie un film qui interroge et souligne le rôle du père dans la vie d’un enfant à l’heure où tout ce qui touche aux hommes et à la masculinité est marqué négativement. Même si en tant qu’homme et père il peut être difficile de s’identifier complètement à cet Aymeric indolent (mais présent) encaissant les coups s’en y répondre vraiment, docile et toujours plein de douceur. A chacun son image.
Mais ce qui ne fonctionne pas du tout dans ce film c’est la conclusion. Cette fin où d’un coup de danse techno tout est effacé, 15 ans de mensonge et d’éloignement envolés. On ne croit pas à cette fin. Je soupçonne (je peux me tromper bien sûr) qu’une autre fin a été envisagée (y a-t-il eu une intervention des producteurs pour une fin plus positive et consensuelle ? [un complot !] ), une fin plus tragique (les malaises d’Aymeric en sont une piste), qui aurait été plus en accord avec le récit quand même douloureux de cette tranche de vie. Le film aurait gagné en cohérence.