Oh ! Comme j’aurais voulu aimer ce film ! Mais voilà…
Bien sûr on irera le travail inouï du stop-motion (des années de travail !), l’abondance des détails, le boulot sur la lumière et le son. Mais voilà…
Il y a d’abord cette voix off plaintive qui conduit l’histoire et la transforme en une longue complainte qui efface les tentatives de saillies du film.
Des saillies dont l’élan est aussi coupé par l’absence de direction claire car le film cherche à remplir toutes les cases (humour noir, jeux de mots, comique de situation, cynisme, clins d’œil, critique sociale, dénonciation, etc.) ce qui fait qu’on zigzague d’une case à l’autre sans ligne de force. Le début du film et le générique de fin composés d’un long travelling sur tous les objets que l’on va croiser et que l’on a croisés pendant le film sont, à ce titre, significatifs de ce défaut du film (qui est aussi celui de l’héroïne), celui de vouloir tout accumuler : un empilement, un entassement qui encombre beaucoup l’image et la narration.
Et puis il y a le récit qui se veut édifiant et un brin moralisateur : hymne à la famille, « toujours aller de l’avant » (Alexandre Vialatte l’avait déjà écrit : « L’escargot est naturellement héroïque : l’escargot ne recule jamais »), etc.
Alors oui, il faut applaudir pour le travail accompli mais cela n’empêche pas d’être déçu, de ressentir que le film est é à côté de quelque chose de plus grand.