Un film fantastic dans toute sa splendeur
Il est des films qui sont dits Films d'Horreur et qui jouent à faire peur. "Hou!... haaa...!" et on s'en va du cinéma à la recherche d'un bon kebab pour continuer son samedi soir.
Il est aussi des films qui sont en tout points une réussite. Pas en tout points les meilleurs, mais en tout point une réussite. Pas besoin de kebab pour ceux-ci.
Dès le générique du début, on pourrait saluer la musique qui tout au long du film servira ce dernier avec brio (musique composée et arranger par le réalisateur Alejandro Amenabar, également scénariste). Mais ça serait en oublier la photographie qui est sublime.
Ces deux points seuls suffisent à suggèrent un scénario qui va couler tout seul, sans à-coup.
Le scenario, justement. Basiquement, il aurait pu être un énième film sur les fantômes ou le monde du paranormal s'il s'était arrêté là.
Mais pas avec Amenabar. Lui veut parler aussi de la notion de déni, dans une famille détruite par la guerre, alors que l'ignorance est la seul chose qui nous permet de garder la tête haute. Une mère seule, dont le mari absent est probablement mort au front. Des enfants malades tout deux, auxquels il faut accorder une attention constante. Constante. Dans une grande maison où ne e jamais la lumière. Et voilà qu'on touche du doigt la solitude d'une mère.
Une scène aux dialogues sublime dès qu'il est question de l'amour qu'elle porte à son mari. Et on touche du doigts la solitude constante... d'une femme. Une femme qui aimait et qui n'est plus en attendant le retour de son homme que l'ombre d'elle-même.
Ce film contient en deuxième lecture une profondeur psychologique si intense qu'elle pourrait devenir un sujet de réflexion à part entière.
Une sublime Nicole Kidman profondément inspirée, rayonnante, et grave, une jeune actrice (Alakina Mann) qui tape dans le mille, puis d'autres seconds rôles tout aussi vrais sont un autre point fort de ce film.
Seul petit bémol, un coup de théâtre qui ne sera pas sans faire penser à un célèbre film qui a fait coup de point à l'époque. Mais qui n'enlève rien à toutes les qualités.
Bref, donnez à Amenabar l'occasion de montrer ce qu'il sait faire et il vous fera un film à multiple lecture qu'on ira voir pour le spectacle, qu'on reverra pour la justesse, et qu'on aimera pour tout le reste. Définitivement.
Modifiée
le 30 juil. 2012