Une jeune paysanne, Manon, veut se venger de ceux qu'elle prend pour responsables de la mort de son père, le Papet et Ugolin, en détournant la source d'eau qui arrive au village des Bastides Blanches.
Manon des sources et Ugolin sont en quelque sorte le cadeau de Marcel Pagnol à son épouse Jacqueline en lui donnant un très beau rôle, celui d'une femme forte nommée Manon. D'ailleurs, même si c'est un scénario au départ, le réalisateur en tirera un roman dix ans plus tard, L'eau des collines, dont s'inspirera Claude Berri dans les années 1980 pour créer sa version, assez différente du diptyque Pagnolesque.
C'est clairement du Pagnol pur jus, qui se e cette fois à l'époque contemporaine donc après la guerre, et on y retrouve à la fois cette chaleur, cette drôlerie dans les dialogues (excellente scène du Poil au...), ainsi que la dramaturgie qui donne l'impression que tous les problèmes du monde se trouvent en Provence, ici l'eau qui va commencer à manquer. Même si Jacqueline Pagnol n'est pas toujours juste et que Raymond Pellegrin semble parfois en-dehors, l'histoire en elle-même est assez forte, avec un procès, et suffisamment de drames, voire un soupçon de fantastique avec une vieille dame qui semble avoir lancé un sort en parlant tout le temps en patois, pour se laisser emporter dans cette première partie.
Ça sonne parfois comme un film à sketches, mais avec une ambiance délicieuse et qui donne envie d'aller boire un canon avec le Papet. Même si le drame rôle, comme le suggère la suite, tournée et sortie en même temps.