Un film qui m'a beaucoup touché. On retrouve Adam Elliot avec son deuxième long métrage, 15 ans après son premier, Mary et Max, que j'avais apprécié, mais sans démesure. Ici, l'univers est vraiment merveilleux, déjà visuellement, c'est plutôt inventif, et le ton est assez rigolo, ce qui contraste énormément avec le contexte du film, purement triste, avec des séquences assez violentes. Le film utilise beaucoup l'humour noir pour raconter son histoire, ce qui allège le tout, et rend son visionnage assez agréable. C'est assez étrange comme ressenti, je pense que l'on peut tout à fait trouver agréable de regarder un film très triste, mais cette petite folie permet à "Mémoires d'un escargot" de faire respirer ses personnages et ses sujets. Cela ne semble pas vraiment être un film destiné aux enfants, même s'il ne parait pas y avoir d'avertissements spécifiques, je trouve que le nombre de séances en VO reste très supérieur au nombre de séances en VF pour un film d'animation.
Le film est narré par la protagoniste Grace Puddle, ce qui donne au film un ton quasi auto-biographique, le réalisateur lui-même considère ses films comme des "clayographies", des biographies à base d'argile. C'est une des raisons pour laquelle on se concentre surtout sur sa vie, et moins sur celle de son frère, dont j'aurais aimé en voir plus. Mais le doublage est vraiment excellent, mention spéciale pour Dominique Pinon qui joue le père français. C'est un film qui dénonce pas mal de choses, notamment l'hypocrisie et le rejet de l'autre, l'arnaque du développement personnel, et des dérives sectaires en général. Des sujets attaqués de manière assez frontales et assumées, ce que j'apprécie beaucoup.
Bref, un film fort, aux personnages excellemment bien écrits, aux parcours de vie pittoresques bien que cruels. Cela faisait assez longtemps que je n'avais pas pleuré autant, tout en esquissant un très large sourire. Un film que je vous conseille vraiment, pour peu que vous croyiez encore à la magie.
(Vu le 25 janvier 2025 en VOSTFR au cinéma)