Est-ce que les bons sentiments suffisent pour faire un bon film ?
Si on part du principe qu'aller voir un film doit nous faire ressentir des émotions, alors oui, "On ira" est un bon film. Parce que les émotions nous traversent. Et ce n'est pas uniquement parce que l'on connait la fin. D'ailleurs Enya Baroux a l'intelligence de nous l'épargner. J'ai revu "Million dollars Baby" récemment, et si je l'avais trouvé excellent à sa sortie, avec le recul, j'ai trouvé que l'agonie n'en finissait pas... Là au moins on part sur une note joyeuse.
Qu'est-ce qui fait d'autres un bon film ? Le casting. Et celui-là est très bon. Pierre Lottin ne sort pas vraiment de son jeu habituel, mais il est tout en pudeur. David Ayala et Helène Vincent sont très justes, et j'ajoute une mention spéciale à la jeune Juliette Gasquet, tout à fait formidable. A suivre, c'est sûr.
Ensuite ? Ben la photographie. Bon là, le travail n'est pas exceptionnel, mais quelques belles images tout de même. La musique est beaucoup mieux servie, placée là où il faut quand il faut.
On accroche bien à ce french road-movie, qui nous fait er du rire aux larmes. Une histoire simple, humaine, terriblement juste et d'actualité. Pas du Grand Cinéma, mais de la belle ouvrage au ton juste, qui manque toutefois d'un je ne sais quoi de plus achevé pour mériter une meilleure note... Un film qui peut aussi ouvrir le débat en famille sur le choix que l'on fait de partir quand on le souhaite. J'écris "en famille", puisque nos politiciens n'ont pas les corones de légiférer sur ce sujet... Forçant ceux et celles qui ne veulent plus de cette vie (et c'est leur droit) à utiliser des solutions violentes (pendaison, chute dans le vide, tir létal...) quand des solutions douces et paisibles pourraient être utilisées. Heureusement, il y a la Suisse.